Journal C'est à Dire 257 - Septembre 2019

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Trois permis et toujours pas de bâtiment Hauterive-la-Fresse Marchand de bestiaux au hameau de la Pria, Dominique Dornier qui travaille avec deux de ses trois fils cherche désespérément un terrain où il puisse construire un centre d’allotement en remplacement du bâtiment parti en fumée en janvier 2017. Grosse galère, grosse fatigue.

“A ujourd’hui, je ne sais plus quoi faire. Nos bêtes sont des S.D.F. Que va-t-il se passer avec l’arrivée de la neige ? Si rien ne change rapidement, je suis prêt à les emmener à la D.D.T.” , lance dépité Dominique Dornier qui semble maudit par le destin. Ancien boucher, il s’est mis à son compte en 1997 en créant une activité de négoce de bes- tiaux. Trois ans plus tard, le maquignon investit dans la construction d’un centre d’allo- trois garçons. En 2012, l’aîné Adonis entre dans l’entreprise familiale. Son cadet, Constant l’imite en 2016. Et Joseph le troisième devrait suivre le mou- vement quand il aura terminé ses études dans le transport. Le ciel s’assombrit en jan- vier 2017 quand le bâtiment des Plans est complètement détruit par un incendie. “Avec le déve- loppement de l’activité, on sou- haitait reconstruire plus grand mais c’était très compliqué car, entre-temps, la zone où l’on s’était installé s’est urbanisée. On a donc préféré chercher ailleurs” , poursuit Dominique Dornier tement au hameau des Plans sur la commune de La Chaux-de-Gilley. Jusque-là, tout va bien. La famille s’agrandit de

qui a vite écarté l’idée d’un bâti- ment à la Pria du fait des contraintes d’accessibilité en hiver, surtout avec un camion chargé de bétail. Après avoir prospecté sans suc- cès dans une dizaine de com- munes alentour, il se tourne vers la commune d’Hauterive-la- Fresse où l’on lui propose un terrain en bas du village près du Doubs dans une zone com- patible avec son activité. “Le maire de l’époque m’a conseillé de poser un Certificat d’Urba- nisme. Ce que j’ai fait et obtenu la D.D.T. m’a demandé en com- plément un acte de propriété. Pour ce faire, je vais donc à la mairie où l’on m’annonce que la parcelle visée n’appartient pas à la commune mais à l’an- cien maire qui devait l’échanger avec du terrain communal. La commune avait donc fait une promesse de vente sur un terrain qui ne lui appartient pas.” Dépité, Dominique Dornier n’hé- site pas à faire la grève de la faim pendant une semaine en août 2018 devant la mairie. En plus des 11 kg perdus, son action déclenche une concertation entre élus, État et communauté de en février 2018. Puis on m’a demandé de déposer un permis de construire assorti d’une promesse de vente. Pour le permis,

“Aujourd’hui, on ne sait plus quoi faire”, explique dés- emparé Dominique Dornier en montrant les plans d’un bâtiment qui n’a toujours pas trouvé un terrain adéquat.

“Nos bêtes sont des S.D.F.”

communes pour aboutir en deux temps à une nouvelle proposition de terrain de 35 ares àMaisons- du-Bois-Lièvremont. “J’ai dû à nouveau déposer un permis de construire sans être propriétaire. Le permis a été accordé sans aucune condition. La viabilisa- tion imposait d’investir au préa- lable 78 000 euros pour l’adduc- tion d’eau avec des possibilités de subvention. En janvier 2019, monmaître d’œuvre me rappelle en me suggérant de décaler le bâtiment. On a alors découvert

Voilà où l’on en est aujourd’hui” , déplore l’intéressé contraint de placer ses bêtes dans un bâti- ment sur la commune de Bugny. “Lors de cette réunion, on nous a suggéré de rejoindre une grosse coopérative concurrente. Avec trois garçons intéressés pour reprendre mon entreprise, je ne vois pas comment je pourrais laisser tomber. Il y a un mois, on a écrit au préfet pour expliquer notre situation. On attend la réponse.” n F.C.

faisait l’objet d’un bail précaire qui avait été résilié. Comme mon entreprise ne relève pas du domaine agricole, c’est mon épouse agricultrice qui a déposé début juillet le permis de construire en mon nom.” L’affaire s’avère plus sensible que prévu au point de déclencher une nouvelle table ronde en pré- sence des élus de la C.C.A. 800 concernés et des représentants de la chambre d’agriculture, de la D.S.V. et de la D.D.T. “Un élu a posé son veto et tout est bloqué.

que le terrain n’était pas stable, ce qui sous-entendait de nou- veaux travaux, de nouveaux frais. On m’a conseillé d’abandonner ce projet.” Nouvelle recherche. Une troisième solution se profile du côté de laVrine sur un terrain appartenant à la C.C.A. 800 (communauté de communesAlti- tude 800). Dominique Dornier rencontre Alain Ratte, le prési- dent de la C.C.A. 800. Ils s’en- tendent sur un prix. “Il s’agit d’un terrain agricole qui n’am- pute sur aucune exploitation. Il

L es lotissements ont le vent en coupe à Gilley et dans les com- munes alentour. L’effet fron- talier touche une bonne partie du Haut-Doubs. Nouveaux habitants, nouveaux besoins, nouveaux services. “L’activité progresse de façon continue On va pousser les murs à la maison médicale Face au développement démo- graphique, l’offre de soins se den- sifie à la maison médicale où l’on envisage une extension en deux étapes. Précisions. Gilley d’autant plus qu’il n’y a plus de médecin à Montbenoît” , explique le docteur FrançoisWattelier qui exerce à la mai- son médicale avec son confrère Chris- tophe Podevin. Les deux praticiens ont d’abord recruté une collaboratrice qui travaille à mi-

Ouverte en 2007, la maison médicale de Gilley a vite trouvé son utilité et chacun s’y retrouve, patients comme soignants. “C’est une formule attractive. Cela permet d’échanger sur certains cas avec une prise en charge globale. Pour ce faire, on dispose aussi de logi- ciels partagés. Une structure collective permet aux médecins d’avoir un rythme de travail compatible avec la vie fami- liale. On peut s’absenter plus facilement pour se former dans diverses spécialités comme la médecine du sport. Elle offre aussi la possibilité d’avoir un secrétariat Elle fait aussi partie de la Fédération des Maisons de Santé et de l’exercice coordonné de Bourgogne-Franche- Comté. “Cette adhésion permet de béné- ficier d’informations, de conseils sur la télémédecine, sur du matériel, des logiciels.” La médecine généraliste a beaucoup évolué avec ces cabinets col- lectifs, ces spécialisations, l’outil infor- matique. “On est passé d’une activité monotâche à pratique plus diversi- fiée.” n F.C. physique pour accueillir et renseigner les personnes.” Traduction de cette com- plémentarité, la maison médicale de Gilley est label- lisée pluri-professionnelle.

temps et ils sont également aidés par un interne en dernière année de méde- cine. Des renforts qui devraient s’ins- taller durablement. Deux infirmières, une dentiste, une orthophoniste et trois kinés interviennent sur la struc- ture qui devrait prochainement accueil- lir une infirmière Azalée, formée pour suivre et accompagner les patients atteints de pathologies chroniques.

Comme les trois kinés sont trop à l’étroit, elles projet- tent de construire un nouvel espace de travail en face de la maison médicale. “On va récupérer le local libéré pour

L’activité progresse de façon continue.

le transformer en bureau de consulta- tion et agrandir le secrétariat devenu trop petit” , poursuit le docteurWattelier. Dans un second temps, les médecins envisagent une extension à l’arrière de lamaisonmédicale pour y aménager deux bureaux supplémentaires. Cet agrandissement est espéré dans le cou- rant de l’année prochaine. “Rien ne pourrait se faire sans le soutien de la commune qui joue pleinement son rôle de facilitateur au niveau des démarches avec l’architecte.”

Les kinés vont quitter la mai- son médicale pour s’installer en face dans un nouveau cabinet à construire prochainement.

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