Journal C'est à Dire 137 - Novembre 2008

D O S S I E R

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À quoi servent les fonds Interreg ? Le précédent programme de coopération a permis de soutenir des projets, à vocation plus ou moins économique, mais pas forcément pourvoyeurs de centaines d’emplois. Florilège. Explication

Création d’entreprise

Covalia révolutionne la télémédecine Soutenue par les fonds Interreg, Covalia développe des outils de téléassistance au diagnostic à distance. Le dispositif a déjà séduit le C.H.U. de Besançon. Créée l’an dernier, la petite S.A.R.L. devenue S.A. implantée à Besançon emploie déjà une dizaine de personnes.

Rêve Jura Léman, dans le domaine de l’énergie Ce projet porté par Énergie Cité en France et le C.R.E.M. de Martigny en Suisse visait à améliorer les perfor- mances énergétiques et limiter les émissions de C.O.2 des bâtiments publics de 16 collectivités françaises et suisses. Coût total du projet : 3 millions d’euros. Subvention Union Européenne : 691 000 € ,subvention suisse :77 500 € . Teneci-Servastic dans le domaine de, le recherche et du développement Porté par l’Université de Franche-Com- téenFranceetparl’ÉcolePolytechnique FédéraledeLausanne(E.P.F.L.)enSuis- se, ce projet avait pour objectif de conce- voir et développer une aide à la décision dans le domaine de la neurologie. Coût total du projet : 621 000 euros. Subvention Union Européenne : 169 000 euros, subvention suisse : 90 300 euros. Ce projet a permis la créa- tion de l’entreprise Covalia Interacti- ve à Besançon (voir page suivante). A.O.C. Bois du Jura dans le domaine de l’agriculture Porté par l’association pour le déve- loppement des industries du bois (A.D.I.B.) en France et par l’association suisse pour l’A.O.C. Bois du Jura en Suisse, ce projet avait pour objectif la reconnaissance d’une A.O.C. pour des épicéas et sapins de l’Arc jurassien, aux qualités spécifiques. La filière bois représente dans cette région entre 200 et 300 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. 900 000 m 3 de bois sont débités chaque année côté France, 250 000 côté Suisse. Coût total du projet : 415 319 € . Subvention Union Européenne : 58 855 € , subvention suisse : 51 613 € .

“D rFabriceVuillier?Icilepré- sidentSarkozy.” Le 18 sep- tembre dernier, le prési- dent de la République de passage dans le Jura pour présenter sa réforme du système de santé a pu tes- ter grandeur nature la solution “Covo- tem” développée par la toute jeune socié- té Covalia Interactive, créée à Besan- çon par Éric Garcia,jeune chercheur du laboratoire d’informatique à l’Université de Franche-Comté. Spécialiste du travail collaboratif dans lemilieumédical,ÉricGarciaetsonéqui- pe ont développé un outil qui permet auxmédecinsdefairedel’expertiseàdis- tance. Développé en lien avec les neuro- logues de Besançon et de Lausanne, ce projetfranco-suisseavaitbéné- ficiédusoutiendesfondseuro- péensInterreg. “L’idéeétaitde permettreàdesmédecinssitués à plusieurs endroits de discu- ter à plusieurs sur un cas en utilisant un seul outil” résume Éric Gar- cia. De l’idée développée dans un laboratoire universitaire est né un projet de créa- tiond’entreprise.Enjuillet2007,ÉricGar- cia fondait la société Covalia. “On a fait appelàOséopourpréparerletransfertde technologie. L’idée était d’abord de trans- férer cette technologie à l’entreprise pour pouvoir ensuite industrialiser puis com- mercialiser l’outil.Ensuite,la jeune socié- té a pu assurer son développement grâce àFranche-ComtéP.M.E.Gestionquiainté-

grélecapitalàhauteurde30%aumoment dupassageenS.A.Depuismai2008,Cova- lia est une S.A., elle emploie une dizaine de personnes” poursuit le P.D.G. Un an à peine après sa création,Covalia est entrée dans une phase de commer- cialisation. Son chiffre d’affaire 2008 s’établiraà250 000euros.L’objectifestde le doubler tous les ans pour atteindre 1 million d’euros en 2011. Le premier client de Covalia a été, logiquement, le C.H.U. de Besançon qui a acquis l’outil Covotem. “On réédite le même contrat pour un laboratoire de dermatologie suisse et le C.H.U. de Martinique.” Plus qu’un outil de visio-conférence, Covo- tem permet une vraie téléassistance au diagnostic à distance. “Par exemple, à distance” illustre le créateur qui explo- re actuellement d’autres pistes de com- mercialisation de cet outil novateur. L’armée française, les établissements de santé d’Amérique du Nord, l’agence spatiale européenne comptent parmi les prospects actuels de la société bison- tine promise à un développement expo- nentiel. “On doit se préparer à changer de dimension dans les mois à venir” admet Éric Garcia. J.-F.H. un patient arrive à Pontarlier suite à un accident vasculai- re.L’hôpital de Pontarlier pour- ra se connecter au C.H.U. de Besançon où un spécialiste pourra diagnostiquer le patient

Christiane Maurer, chargée de projet Énergie Cité et Gaétan Ché- rix, responsable Recherche et Développement : “Rien n’aurait eu lieu sans les fonds Interreg.”

Ce projet a rencontré un obstacle à cause de “l’opposition des gros industriels du bois qui voient d’un mauvais œil arriver cette A.O.C.” reconnaissent Quitterie Barthou, chef de projet et Xavier Lacroix, président de l’association françai- se pour l’A.O.C. bois du Jura. - entreprises, organismes profes- sionnels, organisations socio-éco- nomiques, - associations, - établissements de formation ou de recherche, - coopératives, entreprises agricoles ou sylvicoles Qui peut bénéficier du soutien d’Interreg IV ? Le projet doit : - être transfrontalier, - être localisé dans lʼespace de coopération, - sʼinscrire dans la dynamique du programme, - être réalisé entre 2007 et 2013, - intégrer une dimension durable Les bénéficiaires potentiels : - collectivités publiques et leurs grou- pements, - organismes publics et privés,

“On doit se préparer à changer de dimension.”

Élaboration d’un projet agglo- mération franco-valdo-genevois dans le domaine territorial Porté par le syndicat d’études du Gene- vois haut-savoyard en France et par le canton de Genève en Suisse, ce pro- jet avait pour objectif la définition et la mise en œuvre d’une politique coordonnée dans cet espace ainsi que le développement des services à la population (formation, santé, cultu- re…). Coût total du projet : 809 000 € . Subvention Union Européenne : 240 500 € ,subvention suisse :66 000 € .

Éric Garcia, à droite, P.D.G. de Covalia Interactive, et Delphine Krieger, responsable du marketing de la jeune société.

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