Journal C'est à Dire 186 - Mars 2013

34

P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche Pois(s)ons d’avril ! Dans les arrière-boutiques, les commerçants maîchois y pen- sent déjà : le 1 er approche et avec lui la probable nouvelle vague d’inscriptions sur les vitrines. Une tradition qui fait sou- rire ou grincer des dents mais qui est devenue une véri- table animation pour le centre-ville.

E nquêter sur le sujet n’est pas chose facile. Qui peut bien être à l’origine de ce chari- vari ? Le président de l’association des commerçants Christophe Contejean a sa peti- te idée. Plus loin, Fred Louvet ou Didier Bouveresse pensent savoir eux aussi. Tout comme Alain Bertin, ancien respon- sable de l’association pour la promotion de Maîche. Pourtant, silence absolu. Peur des repré- sailles peut-être ? Bref, c’est l’omertà qui règne quant à l’identité des auteurs. Car on peut bien parler d’auteurs devant tant d’imagination pour chaque année trouver de nou- veaux commentaires aussi laco- niques que percutants. On par- le de réunions secrètes quelques semaines avant le grand jour et de personnages très mobiles et peu repérables qui agissent avant même le lever du jour. “Quand on les aperçoit, ils dis-

paraissent rapidement et revien- nent terminer leur œuvre dès que la rue est libre” confie l’une des habituelles victimes. Dans cette distribution des bons mots et de calembours, personne n’est oublié. Ni les plus anciens com- merçants de la place, ni les petits nouveaux. Une tradition qui dure depuis une vingtai- ne d’années se souvient Daniè- le Louvet “ Chaque 1er avril, je faisais le tour des rues avec mon petit cahier pour relever toutes les inscriptions.” En évo- quant le sujet avec son fils, les souvenirs reviennent : “ On lit souvent des choses sur les miches des boulangères, le phar- macien a eu droit à une allu- sion aux petits cachets bleus…” Le fleuriste Didier Bou- veresse a encore en mémoire “l’arrivage de pucerons frais” annoncé sur sa vitrine. Fred Louvet a eu droit à “Je fais des ourlets à mes short” , allusion supposée à sa petite

Souvent drôles, jamais

taille. Il s’amuse comme bon nombre de ses collègues. “Mais certains se lèvent très tôt pour effacer de peur que les clients puissent lire” explique Chris- tophe Contejean, lui aussi cible de ces quolibets annuels qu’il prend avec le recul qui s’impose.

Ces rires et châtiments restent en général bon enfant. Quant à connaître les responsables finalement, est-ce bien néces- saire ? Peut-être juste pour les féliciter de ces attentats à la morosité ambiante et leur dire : vivement le 1 er ! D.A.

méchants ces mysté- rieux messages sur les vitrines.

Made with FlippingBook Online newsletter