Journal C'est à Dire 186 - Mars 2013

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Pétition

Les frontaliers, inquiets, face au préfet Alain Marguet (Amicale des Frontaliers), en compagnie d’une représentante gene- voise et d’un Alsacien, a porté 21 000 pétitions pour le maintien du droit d’option des travailleurs en matière d’assurance-maladie. Le préfet s’est montré “réceptif” face aux conséquences économiques indues. Aux frontaliers de poursuivre leur lobby.

M ercredi 20mars,les repré- sentants des travailleurs frontaliers sont arrivés à Besançon les bras char- gés de dossiers. Alain Marguet, pré- sident de l’Amicale des frontaliers, Marie-Noëlle Bourquin présidente de Alptis-frontaliers à Genève et Charles Flory président du C.P.T.F.E. (comi- té de protection des travailleurs fron- taliers européens) pour l’Alsace, ont remis au préfet de Franche-Comté Stéphane Fratacci 21 000 pétitions pour le maintien du droit d’option des l’intérêt de ces travailleurs pour l’économie locale et la conséquence qu’une telle décision générerait (négativement) sur l’économie. “Le préfet s’est montré très réceptif, il connaissait le dossier.” A-t-il pu atté- nuer les craintes de ces derniers ? “Il nous a invités à remonter et à montrer les enjeux au niveau des ministères. Il a reconnu que nous avons fait un gros travail et qu’il fallait remonter nos doléances. Il s’est montré solidaire mais neutre ” explique Alain Marguet à la sortie de l’entrevue qui s’est déroulée dans les salons de la préfecture de Franche-Comté. Selon les profes- sionnels, la disparition du droit d’option serait redoutable en matiè- re économique. “On évalue à 500 travailleurs frontaliers en matière d’assurance-mala- die au-delà du 31 mai 2014. Surtout, les représentants des frontaliers ont présen- té de manière complète

emplois français environ la charge de travail d’assurance qui va dis- paraître. Cela représente 500 chô- meurs, soit plus de 10 millions d’euros pour la collectivité” note Alain Marguet. Pis, cela implique- rait une baisse de pouvoir d’achat de ceux qui restent en résidence en France : “Si le pouvoir d’achat est amputé de 3 000 à 5 000 euros par an selon que le coût est de 8 ou de 16 %, la T.V.A. baissera d’autant. On évalue la perte entre 80 millions d’euros et 140 millions” calcule le président de l’Amicale. lions d’euros en taxe sur le foncier bâti uniquement sur six cantons fron- taliers. “Au total, il aura perçu un droit de mutation de 47 384 220 euros, conséquence directe de la bonne san- té de l’immobilier dans nos zones fron- talières” soufflent les frontaliers qui en arrivent à cette conclusion : “Le maintien définitif du droit d’option et la négociation consensuelle de contributions financières solidaires et exceptionnelles au désendettement de la France.” Les représentants ont quitté Besan- çon pour rejoindre leur bande fron- talière avec l’idée de ne rien lâcher. En Franche-Comté, 20 000 personnes sont frontalières. Ils sont 70 000 en Alsace. E.Ch. Toujours selon la profession, les collectivités seraient per- dantes comme le Conseil général. En 2011, ce dernier a collecté près de 15,5 mil-

“Les collectivités y perdraient aussi.”

Arrivée des représentants des frontaliers venus déposer 21 000 signatures sur le bureau du préfet pour le maintien du droit d’option.

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