PAR_588__BasseDef

de à 3 4 ans

Depuis peu, elle se met à aligner ses poupées consciencieusement. Et si jamais l’une d’elles tombe, c’est la crise ! Mais que se passe-t-il ?

Ellealigne lesobjets P as franchement ordonnée, Lilouane passe pourtant du temps à aligner ses doudous et poupées les uns à côté des autres, dans sa

comprendre d’où vient cette anxiété. Bien souvent, l’un des parents l’est aussi et l’enfant agit par imita- tion telle une éponge émotionnelle. Il peut aussi vivre une période qui le stresse davantage, comme la rentrée à lamaternelle, l’arrivée d’un petit frère… Cepetit rituel d’alignement peut alors le rassurer et lui donner l’impression de maîtriser les choses. Danstouslescas,onsemetàl’écoute,onobserves’il y a d’autres symptômes associés et on en discute avec lamaîtresse, lanounou… On l’aide à dépasser son trouble Si ce trouble perturbe le quotidien de l’enfant, on peut appliquer une technique de thérapie compor- tementale et cognitive (TCC) qui consiste à l’expo- ser à cequ’il redoute, endouceur, sous formedepe- tit défi à réaliser ensemble : on aligne les doudous, maisonenmetjusteundetravers!L’enfantvaalors connaître unpic de stress : il peut trépigner, vouloir redresser le doudou, mais on lui rappelle qu’il a lui aussivoulureleverledéfi.Ontientbon,etsonpicde stress va finir par redescendre, car il constateque le tempspasseetqueriendegraven’arrive !Petit àpe- tit, en répétant ce défi plusieurs jours de suite, il s’habitue, dépasse son angoisse et va être moins nerveux. Généralement, la situation s’améliore ra- pidement.Mais si l’enfant est toujours anxieux, que le trouble prend de l’ampleur et que d’autres symp- tômes apparaissent (il perd l’appétit, dortmal ou se renferme), onconsulte. l DOROTHÉEBLANCHETON

chambre, en rentrant de l’école. Elle s’énerve lors- qu’ils ne tiennent pas en place et recommence jusqu’à ce que ce soit parfait. Faut-il y voir un côté maniaque ?Est-ce le début d’un trouble obsession- nel compulsif (TOC) ? Ses parents s’interrogent. Selon, Jessica Sotto, psychologue dans l’Essonne, « C’est un comportement assez normal qui ne doit pas inquiéter».Dans lagrandemajoritédes cas, ali- gner les objets est un simple jeu pour l’enfant ou le plaisir de reproduire une activité apprise en classe maternelle... Il développe par la même occasion sa dextérité, saperceptionde l’espace... «Si ça l’amuse, il n’y a pas de problème. Mais si ce trouble devient envahissant,s’ils’énervesouventetqu’ilnepeutpas passer à autre chose tant que tout n’est pas bien ali- gné,mieux vaut consulter. Ça peut, eneffet, être les prémicesd’unTOC,bienqu’unseulsignalnesuffise pas àposer undiagnostic, surtout si jeune. On observe et on écoute Généralement, cette attitude peut survenir chez des enfants plutôt anxieux qui supportent mal les incertitudes. Ils sont dans l’hypercontrôle et veu- lentmaîtriserleplusdechosespossibles.Pourapai- ser sonenfant, onpeut déjà lui rappeler qu’il adroit à l’erreur, que ça n’est pas grave, que ça lui permet d’apprendre… La psychologue invite à chercher et

« Lorsque Sarah est entrée en

maternelle, le soir, elle s’installait sur le tapis du salon avec toutes ses peluches qu’elle classait par taille et par couleur, bien alignées, et elle leur faisait la classe. » Rachel, maman de Sarah

ASTRAKON IMAGES/GETTY IMAGES

PARENTS Juin 2019 49