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MONBÉBÉ / L’extraordinaire cerveau des bébés !

COMMENT JE M’Y P RENDS ? Je lui fais reconnaître et accueillir l’émotion La première chose à enseigner aux tout-petits est de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent pour reconnaître, accueillir l’émotion et localiser les sensations dans le corps. « Les émotions sont avant tout une expérience corporelle, apprendre à les situer et les ressentir permet de mieux les gérer, de s’apaiser plus facilement », souligne le psycho- thérapeute. Une fois calmée, on aide notre enfant à prendre du recul, à faire la distinction entre son ressenti et son comportement par une phrase du type: “Je peux accepter que tu sois en colère, mais cela ne te donne pas le droit de frapper ou de casser quelque chose!” Je l’aide à développer l’estime de soi L’éducation émotionnelle participe à un processus d’apprentissage dans lequel notre rôle consiste à accompagner l’enfant. Il ne s’agit donc pas d’essayer de le formater, de sanctionner, juger ou critiquer, mais plutôt de l’inviter à identifier ce que l’expérience lui enseigne pour l’aider à prendre confiance en lui. Pour y parvenir, les questions ouvertes sont les bienvenues: « Il est gros comment ton souci? », « Parle-moi de ce qui te rend si anxieux. Dis-moi ce Je me pose pour gérer la colère et les angoisses L’enfant pleure ou s’énerve? On peut se poser un instant avec lui et prendre plusieurs grandes respirations, lui proposer d’aller marcher un peu ou tout simplement essayer de détourner son attention pour tenter de lui changer les idées. Une bonne solution aussi: la mise en place d’un coin zen. « Un endroit où il va pouvoir s’apaiser à l’aide d’un doudou, de la musique et retrouver un calme intérieur lui permettant de reconsidérer ensuite la manière dont il se comporte à l’extérieur. » l qui te fait peur », « Imagine une situation meilleure. Comment te sentirais-tu? », etc.

Pourquoi c’est si important de l’aider à la cultiver?

L’enfant sedéveloppe essentiellement parmimétisme: il copie sesmodèles, à savoir nous, ses parents. Si l’on se montre irritable, violent verbalement oudans le conflictuel, il va fairedemême et auradumal à sedéfairede ces comportements plus tard. À l’inverse, si l’onest dans labienveillance, l’écoute, l’acceptationde ses propres émotions, lenon-jugement, l’enfant vanaturellement développer ces compétences émotionnelles. En étant capablede gérer ses émotions et ses relations avec les autres, notre enfant auraplus de succès dans cequ’il entreprend. Et, préciseMichel Claeys « cela permettra, par extension, à la famillede connaître uneplus grandeharmonie car on répondmieux aux différents besoins de chacunencommuniquant et en résolvant les problèmes collectivement ».

Est-ce qu’on peut calculer son quotient émotionnel? « Il existedes testsmais sansmesure chiffrée, il s’agit d’une évaluation permettant de voir sur quels points l’enfant peut s’améliorer et sur lesquels il est plus développé », nous indique leDr Claeys. Par exemple, certains font preuve très tôt, vers 3ans, de grandes capacités d’observation, de sagesseoude résolution des problèmes. D’autres sont plus égocentriques, dans la compétitionou le conflit, sans avoirmoins de compétences émotionnelles pour autant, simplement plus debesoins de reconnaissance, de sécurité, d’accompagnement.

L’ÉDUCATION ÉMOTIONNELLE, DE LAMATER- NELLE AU LYCÉE de Michel Claeys ÉditionsduSouffled’Or

LEMANNA/SHUTTERSTOCK

DOROTHÉELOUESSARD

76 PARENTS Juin 2019

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