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DOSSIER 0-6 ANS

5 conseils de la psychologue

Le diagnostic d’un haut potentiel

L’enfant àHP doit pouvoir semontrer tel qu’il est. Certains, notamment les filles, ont parfois tendance à être dans l’inhibition pour correspondre à ce qu’elles pensent qu’on attend d’elles. L’enfant risque alors de décompenser à l’adolescence en faisant une dépression, en ayant des troubles alimentaires… », prévient la psychologue. On essaie d’éviter la surstimulation. Les enfants à HP ont déjà en eux cette envie de découverte constante. Mieux vaut les laisser s’ennuyer et rêver. Et ne pas se focaliser sur le fait qu’ils ont un haut potentiel et ne pas les en glorifier. « C’est une composante de la personnalité de l’enfant. C’est flatteur, mais il faut éviter d’alimenter le narcissisme et ne pas le réduire à ça », recommande Jeanne Siaud-Facchin. L’enfant à HP a besoin d’être considéré comme une personne à part entière, avec un avis valablemême s’il n’est pas un adulte. En écoutant et répondant aumieux à ses besoins, il pourra grandir plus sereinement.

Dès 2 ans et demi, un bilan psychologique peut être proposé, notamment si la classe deCP anticipée est envisagée.Mais ce bilan ne donne qu’une orientation car l’enfant est encore en pleine phase de développement. C’est donc à partir de 6 ans qu’un diagnostic peut être fait avec un psychologue. Le bilan est constitué d’un test deQuotient Intellectuel (QI) et d’un entretien. Le test deQI est une épreuve qui explore une douzaine de facettes de l’intelligence (logique, spatiale, verbale, capacité d’attention…) à travers des exercices demanipulation, de questions, de vocabulaire…On obtient un score deQI pour chacune de ces facettes et un score global. Si celui-ci est supérieur ou égal à 130, on parle de haut potentiel. « Le score pris isolément n’a pas d’intérêt. Il faut comprendre comment pense l’enfant, comment il raisonne et appréhende lemonde, qui il est et de quoi il a besoin…», précise l’experte. C’est là que l’entretien avec le psychologue prend tout son sens. Celui-ci observe également si l’enfant présente des troubles anxieux, des difficultés d’attention, s’il écritmal…

JE NE SUIS PAS UN ÂNE JE SUIS UN ZÈBRE! Un conte pour enfant HP avec des exercices d’Anne Widehem, coach et thérapeute, Kiiwiéditions

“Je faisais tout pour paraître la plus normale possible.” MANON, 11 ANS

dyslexique,ils avaient peur que j’aie du mal à suivre…Et aussi àm’intégrer dans une nouvelle classe. En CE2, j’ai changé d’école. Les premiersmois ont été durs, j’étais tout le temps toute seule. Heureusement, un jour, Loane est venueme chercher et m’a dit que je ne devais pas rester dansmon coin. Elle est devenuemameilleure amie. Malgré tout, aller à l’école devenait de plus en plus une épreuve. J’avais trèsmal au ventre et j’étais stressée. Aprèsm’avoir fait essayer plein de régimes (sansœufs…),mamanm’a m’emmenée voir une neuro- psychologue qui m’a fait faire une série de tests: dessins, exercices de logique, vocabulaire…qui ont montré que j’étais à haut potentiel. Ellem’a expliqué que ce n’était pas grave, que je ne devais pasm’inquiéter, que je

serais juste un peu différente des autres. Et çam’a rassurée.Aumoins, je savais que si j’étais comme ça, ce n’était pas dema faute. Quand j’en ai parlé à Loane, ellem’a fait un peu la tête. Elle était jalouse.Mais je lui ai dit qu’être commemoi n’était pas forcément un avantage.Maintenant, ça vamieux.Mais je dois toujours faire des efforts pour m’adapter, à l’école, à l’équitation, à la danse, c’est fatigant. Mon papy est le seul à vraiment me comprendre. Il m’apprend plein de choses. C’est chouette.Je pense que lui aussi est à haut potentiel. Parfois, je rêve de vivre dans un pays où tout le monde serait commemoi.Aimerait lesmaths commemoi. Où je n’aurais plus à faire comme les autres. »

J’ai su parler très tôt. Onm’a dit que dès 2 ans, je faisais des phrases comme un adulte…Pourtant, jeme souviens que l’entrée à l’école n’a pas été simple.Je ressentais toutes les émotions des autres. Dès que quelqu’un se faisait gronder, je pleurais. Les jeux demes camarades à la récré nem’intéressaient pas.Je faisais tout pour le cacher. Lesmaîtresses se sont quandmême vite rendu compte que je n’étais pas comme tout lemonde. Comme je savais déjà lire et écrire en grande section, ellesm’ont proposé de sauter deux classes: le CPet le CE1. Mes parents n’ont pas voulu.Je suis

PROPOS RECUEILLIS PAR ÉLODIE CHERMANN

PARENTS Juin 2019 79

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