Livre Cognac Terre de passions

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Philippe Joly

Un développement exemplaire

«

famille, raconte Philippe Joly. Moi, je suis entré comme aide familial auprès de mon grand-père, puis un concours de circonstances a fait qu’en deux ans nous sommes passés de 1,5 hectare à une trentaine ! » CRISE ET MANIFS Dans les années où le cognac connaissait une forte mévente, Philippe Joly a participé à plusieurs mani- festations agricoles. Il en garde une petite amertume : «Nous mettions en péril nos tracteurs dans des a5ron- tements avec les CRS qui n’hésitaient pas à casser les cabines, alors que certains responsables syndicaux avaient laissé leurs tracteurs à l’abri. » Aujourd’hui le domaine comprend 70 hectares de vignes en Grande Champagne et en Fins Bois, dont les premiers achetés aux Métairies et ceux repris à Patrick Mallinger à Moulidars. L’ensemble de la production est livré aux grandes maisons de cognac et l’EARL du Clos Joly est maintenant bien installée dans le paysage des producteurs locaux. « La distillerie de Bellejoie est l’outil de travail qui permettra à mon fls d’assurer son avenir. Certes, nous connaissons des années favorables, mais sur le marché chinois la tendance est au repli. Nous devons repenser un peu nos capacités de production. » Pour l’heure, Philippe Joly renouvelle son vignoble afn de soutenir et développer ses rendements en alcool pur. Avec ses deux chaudières de 25 hectolitres, la distillerie de Bellejoie absorbera l’ensemble de la production du Clos Joly. Un investissement impor- tant qui vient renforcer la structure du domaine et assure son avenir. (1) Ancienne mesure équivalente à 33 ares.

La distillerie se cache au bas d’un coteau, à deux pas de Julienne. Bellejoie, un si joli nom pour un hameau de viticulteurs! On comprend que Philippe Joly et son fils Pierre-Henri l’aient choisi pour s’y installer. T out a commencé par un petit bout de terre acheté en viager aux abords de Jarnac. «Deux journaux et demi (1) » , comme on disait alors, soit un peu moins d’un hectare. De quoi « poser » un peu de vigne. «Au début, mon grand-père Henri était agent de ville à Cognac et mon père Pierre travaillait pour Martini. Les travaux dans les vignes ne pouvaient donc se faire qu’en fn de semaine, et ma grand-mère s’occupait d’un peu de bétail. » Philippe Joly se souvient bien de ces années modestes. À 56 ans, il a toujours en mémoire ces grands-parents qui investissaient dans ces quelques rangs de vignes. Les gamins aidaient aux travaux. Peu à peu le domaine s’est agrandi. «Dans les années 90, mon père a eu l’opportunité de prendre 8 hectares en fermage, mais il a continué à travailler en dehors pour assurer les revenus de la

La distillerie est l’outil de travail qui permettra

à mon fils d’assurer son avenir.

»

Philippe Joly et son fils Pierre-Henri, viticulteurs à Jarnac.

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