Livre Cognac Terre de passions

110 111

Labrousse François-Xavier

Fier de produire du cognac

François-Xavier Labrousse s’est installé dans un contexte difficile. Une diversification maîtrisée et une bonne gestion lui ont permis de développer son vignoble.

François-Xavier se souvient d’avoir participé aux opérations de promotion du cognac, avec les JA, au début des années 2000. «Ces opérations dans les gares des grandes métropoles, à Londres notamment, sont un sacré souvenir. J’ai réalisé à ce moment-là que le cognac est un produit qui fait rêver. D’où ma ferté, aujourd’hui, d’appartenir à la flière qui l’élabore. » Après une période de doute, François-Xavier Labrousse a continué d’agrandir son vignoble, en appliquant une gestion serrée. Pour son coût de production plus particulièrement. Dans cette optique, il a opté pour l’agriculture raisonnée. Désireux de participer aux décisions de la )lière, il s’est investi au conseil d’ad- ministration de Charentes Alliance et a intégré la coopérative des Bouilleurs de cru des Fins Bois, ACBC, partenaire de Courvoisier. Il en est d’ailleurs le pré- sident, depuis avril dernier. Même si le vin de pays est aujourd’hui en retrait, le vigneron de Saint-Amant-de-Nouère ne renie pas cette orientation du passé. Il a conservé ses surfaces plantées dans cette production. «En diminuant mon coût de production sur mes plantations en Colombard, j’en tire encore un revenu intéressant, bien supérieur aux productions céréalières », pointe celui qui vient de se décider à installer un deuxième alambic, surface supérieure à 40 ha oblige. Le marché du cognac marque le pas aujourd’hui, mais François-Xavier Labrousse n’est pas pessimiste : « Je pense que nous allons revenir à des choses plus normales : les prix du foncier et des eaux-de-vie devraient se stabiliser. » PAS PESSIMISTE POUR L’AVENIR DU PRODUIT

J’ai réalisé que le cognac est un produit qui fait rêver. « »

A près le bac, François-Xavier Labrousse n’a pas choisi de revenir sur l’exploitation familiale. «À l’époque, je n’avais pas une attirance forte pour le cognac et j’avais envie de voir autre chose. » Intéressé par la gestion, François-Xavier a obtenu un BTS ACSE, complété par un diplôme de deuxième cycle de gestion et commerce en agroalimentaire. Il a ensuite rejoint son père à la veille de sa retraite, et s’est installé en 1996. «Aux 17 ha de vignes, j’en ai aussitôt ajouté quatre. En 1998, parce que le cognac allait de mal en pis, je me suis lancé dans l’aventure des vins de pays pour disposer de revenus complémen- taires. Les raisonnements économiques ont toujours guidé mes choix. » Et voilà comment ce quadragénaire avisé s’est e4orcé de développer son vignoble au cours de ces années difciles.

François-Xavier Labrousse, viticulteur à Saint-Amant-de-Nouère.