Livre Cognac Terre de passions

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de Larquier Jean-Bernard

Un pro de la construction interprofessionnelle

mots reviennent souvent: regrouper, rassembler. Pour lui, c’est une évidence. Plus difcile est la réalisation, tant sont divers les avis dans la région délimitée. LE CASQUE BLEU DEVENU DIPLOMATE Homme de synthèse, il a poussé les fers pour « regrou- per ». Une unité qui ne naît pas ex nihilo, mais à force de persuasion. Tantôt casque bleu tantôt diplomate, il ancre sa démarche dans la compréhension des spécifcités : « L’unité syndicale est aujourd’hui solide, mais elle peut toujours éclater, il faut être vigilant. » Être multicasquette est parfois difcile à tenir, mais tellement formateur! «Il faut avoir en tête les positions de chacun sur l’échiquier et apprécier les tactiques.» La recherche du consensus est le but. «L’interprofession du cognac a compris que si l’on veut que la flière avance, il faut un discours commun. L’important, c’est le temps nécessaire à la construction de ce discours.» D’où un parcours professionnel fait de beaucoup d’absences sur l’exploitation. «En dix ans de construction, j’ai pu struc- turer mon équipe. Quand je taille un pied de vigne, je suis en vacances! J’ai appris à laisser mon portable éteint. Convaincre demande beaucoup de temps. Il faut revenir plusieurs fois auprès de chaque groupe de viticulteurs.» Retraité dans trois ans, Jean-Bernard de Larquier a trois enfants qu’il s’est interdit d’orienter dans leurs choix: «J’ai choisi mon métier. Pas question de leur imposer le leur. Peut-être que cela sautera une généra- tion…» Président du BNIC, un bâton de maréchal? «Je n’ai jamais voulu être notable. On n’est pas sur terre pour soi. Mon père m’a légué cela.»

Poli au syndicalisme, rodé à la négociation, toujours et d’abord viticulteur, Jean-Bernard de Larquier connaît tous les dossiers sur le bout des doigts. Sa passion force le respect.

A u bout de plus d’un tiers de siècle, il les a racontés, ses faits d’armes, ses heures interminables de «négocia- tion», ses conversations sur le microcosme cognaçais. Jean-Bernard de Larquier, installé en 1978, a connu beaucoup de mandats avant de devenir tout récemment président du BNIC. Son sourire toujours de mise est comme une marque de fabrique. « Faire l’union entre crus, personnes et intérêts divergents n’était pas évident», résume-t-il . À Arthenac où il exploite, avec Françoise, sa femme, 45 ha (Petite Champagne et Fins Bois), l’homme séduit par son aplomb, sa connaissance approfondie des dossiers. Cognac, pineaux, vins de pays, rien ne semble avoir de secret technique, administratif ou juridique. Rompu aux négociations au long cours, aux prises de position et aux postures à tenir, Jean-Bernard de Lar- quier, issu d’une famille de viticulteurs installée depuis 1837, garde intacte «l’expérience JA», tout autant que «le blocus de Cognac de 1998» , ciment de l’unité. Deux

Jean-Bernard et Françoise de Larquier, viticulteurs à Arthenac.

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