Livre Cognac Terre de passions

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Jean-Luc

Lassoudière

Paysan, militant et humaniste

reconvertis en agriculteurs. De son père, qui depuis la suppression de la chimie dans la vigne passe le vibroculteur à 83 ans. Il parle aussi de sa belle-flle Hélène, ingénieur chimiste, et de son fls Aurélien, thermicien, tous deux rentrés d’Écosse en 2007 alors qu’on ne les attendait plus. Une aubaine d’ailleurs, car l’arrivée des jeunes va « booster » la vente directe. UN COGNAC D’ORFÈVRE « Il y a une notion de liberté dans la vente directe, et la volonté d’aller au bout du produit. Cette activité redonne de la dignité à nos métiers », confe Jean-Luc Lassoudière. La liberté s’appelle « cognac Pierre Lecat », du nom d’un ancêtre horloger à Aigre, parce qu’il en va du cognac comme des plus belles œuvres de l’hor- logerie : la patience est essentielle. Positionné un cran au-dessus des gammes de cognacs classiques, Pierre Lecat trouve sa source dans les 25% de la production mis en stock depuis 30 ans. Sur sa ferme de 220 hectares (dont 25 hectares de vignes), le polyculteur Jean-Luc Lassoudière croit en l’avenir du cognac : « Pour ses 400 ans d’histoire impos- sible à reproduire, pour son côté artisanal, pour son lien direct avec la terre et les hommes, et parce que l’appellation bien protégée ne manque pas de spécifci- tés. Il y a une condition pourtant : ne pas en restreindre la production. »

Jean-Luc Lassoudière peut faire tous les métiers avec le même enthousiasme. D’ailleurs, il est à la fois apiculteur, céréalier irrigant, producteur de semences de jardin, installateur de panneaux photovoltaïques et bouilleur de cru !

Il y a une notion de liberté dans la vente directe, et la volonté d’aller au bout du produit. « »

S on chapeau noir vissé sur la tête comme une signature, Jean-Luc Lassoudière nous reçoit sur la ferme, du côté de Saint-Fraigne. «Dans tout ce que je fais, c’est l’homme qui m’intéresse », lance en préambule celui qui a su rendre toute sa noblesse au mot « paysan », à coups d’actions militantes. Il a pourtant passé 10 ans dans les travaux publics, les pieds dans le béton et le casque de chantier sur la tête. Mais cela, c’était avant le retour sur la « ferme » fami- liale il y a 40 ans. De son action collective comme membre du conseil d’administration de l’UGVC, des commissions com- munication du BNIC et de la FNSEA (dont il fut secrétaire général), le militant Jean-Luc Lassoudière en dira peu. Aujourd’hui, l’essentiel est ailleurs. Il préfère parler de ceux qui l’entourent au quotidien. De ses employés, avec lesquels il part en montagne pour de grandes marches. De ses associés de longue date, ancien boucher et entomologiste amateur

Jean-Luc Lassoudière, bouilleur de cru-

vendeur direct à Saint-Fraigne.

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