Livre Cognac Terre de passions

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Maisonneuve Anne

La végétale s’épanouit en Charente

J’avais 23 ans quand j’ai commencé à aider mon père. » «

La jolie quarantaine, Anne Maisonneuve, viticultrice à Vaux-Rouillac, s’est inventé une expression pour se caractériser: elle se dit végétale pour signifier son attachement à ses 16 hectares de vignes en terroir de Fins Bois.

A nne Maisonneuve vient de passer le cap de la quaran- taine, sans doutes sur sa vie personnelle ou profession- nelle. Sûre d’avoir fait les choix, en accord avec ses envies. Pas facile pourtant pour la viticultrice de Vaux-Rouillac, qui partage sa vie entre la Charente et la Bourgogne, où son compagnon de toujours est installé comme viticulteur et producteur de petits fruits rouges. «Mais même quand je vivais en Bourgogne sur l’exploitation familiale de mon conjoint, je n’ai jamais lâché la Charente ; je savais que là-bas, en Bourgogne, ce n’étaient pas vrai- ment mes vignes », confe-t-elle d’une voix douce. ENTRE BOURGOGNE ET CHARENTE Étonnant parcours pour cette flle de viticulteur, tombée dans les vignes toute petite, sans savoir qu’elles serviraient de décor à sa vie professionnelle. « J’ai passé un baccalauréat scientifque, hésité à intégrer la flière hôtellerie-restauration, avant de me décider pour un BTS de comptabilité-gestion. Puis j’ai enchaîné divers

petits boulots jusqu’à ce que mon père, viticulteur et céréalier, ingénieur de formation, me pose un ultima- tum. J’avais 23 ans quand j’ai commencé à l’aider dans les vignes. » Du coup sans formation en viticulture-œno- logie. Qu’à cela ne tienne, la jeune femme se lance dans un parcours diplômant à l’installation qui comprend un stage pratique de six mois. Des pro- ducteurs de Bourgogne l’accueillent à bras ouverts et avec l’aide de Cupidon, le stage de six mois se trans- forme en long «CDD», entrecoupé de multiples allers-retours vers « sa » terre de Charente. En 2008, quand le père d’Anne décide de partir en retraite, l’heure de l’engagement professionnel sonne. «Mon compagnon et moi avons alors une société chacun », explique la viticultrice, qui distille aussi sur l’exploitation. Si 2014 annonce « un beau potentiel », Anne a obtenu sa plus belle récolte aromatique en 2010. Vendue, comme les autres et suivant la tradition familiale, à la maison Courvoisier, une maison de négoce avec laquelle elle se dit « en accord avec la démarche de distillation et de respect du cognac ».

Anne Maisonneuve, viticultrice à Vaux-Rouillac.