Livre Cognac Terre de passions

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Cognac de Montleau

Le bonheur est dans la vigne…

Depuis, le châtelain est toujours à l’aise dans ses bottes. Il a compris bien vite que la bâtisse du xv e siècle est une vieille dame gourmande et que son charme est également une charge. L’homme est bricoleur mais aussi gestionnaire. Le voilà aujourd’hui à la tête de 85 hectares de vignes, d’une distillerie avec deux alambics et plus récemment d’une marque de cognac. D’HIER À AUJOURD’HUI Le cognac de Montleau était une belle endormie mais la marque fut longtemps une référence à la cour du tsar Alexandre III. En témoigne ce grand portrait qui trône dans le salon jaune. Il fut ofert à l’arrière-grand-père par le tsar de Russie. Dans les nouveaux assemblages du cognac de Montleau, Alexandre de Laurière entend retrouver l’âme de ces eaux-de-vie blanches fraîchement sorties de l’alam- bic, qu’il apprécie particulièrement : « Elles ne sont jamais tout à fait les mêmes. Chaque dégustation est une nouvelle rencontre, un mystère, un parfum incomparable, une richesse aromatique. » Si côté particule, l’homme est plutôt discret, à y regarder de plus près, ce sont bien les blasons fami- liaux qui illustrent les étiquettes de ses bouteilles. Celui de sa mère et celui de son père. Des archives sorties de l’oubli attestent que dans un lointain passé, le château de Villars, aux portes de Mérignac, avait déjà appartenu à la famille de son père pendant plus de 200 ans. Un heureux hasard ou le signe troublant d’une destinée…

Aussi loin que lui parle sa mémoire, Alexandre de Laurière a toujours souhaité vivre au milieu des vignes. C’est ici, dans son château du xv e siècle, ancien pavillon de chasse du roi François I er , qu’il a réalisé son rêve.

A 7 ans, il regardait chaque matin son père traverser la cour du château de Villars, fef de la famille depuis 1959. « J’allais prendre mon bus pour l’école en traînant les pieds et je me disais : c’est lui qui a raison, il part vers la liberté. » À 10 ans, il dor- mait dans la distillerie. Il se souvient très bien de ces instants volés à la nuit où tout se partage, s’apprend et se transmet. Quand d’autres font du sport, Alexandre de Laurière préfère passer ses mercredis après-midi à conduire les tracteurs. Bien lui en prend, des cinq enfants de la famille, il est le seul à vouloir reprendre l’exploitation de 16 hectares. Au préalable, il ira tail- ler la parcelle de vignes la plus difcile, histoire de vérifer sa vocation.

Alexandre de Lauriére, bouilleur de cru- vendeur direct à Mérignac.

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