Livre Cognac Terre de passions

146 147

Cognac Otard

Pour l’amour des vieilles dames

Michel Casavecchia, le maître de chai de la maison Baron Otard, n’est pas originaire de la région. C’est son père, lorrain, qui lui a transmis très tôt sa passion pour l’eau-de-vie charentaise. Et elle ne l’a plus quitté.

nité se présente en 1991. Il devient alors directeur de l’unité de production des cognacs Gaston de Lagrange, propriété de Martini. Lorsque Bacardi s’associe à Martini pour acheter Otard, il est nommé directeur des achats. GARDIEN DUTEMPLE C’est à la 2n des années 90 qu’il accède à son rêve : devenir maître de chai. « La transmission avec mon prédécesseur s’est faite petit à petit, note Michel Casa- vecchia. J’ai appris sur le tas, avec certaines facilités puisque je dégustais depuis longtemps. Mais il faut garder à l’esprit qu’il y a toujours une continuité dans une maison et que la mémoire reste. On n’est pas là pour révolutionner la marque. On est un peu les gardiens du temple. » Il y a cinq ans, Michel Casavecchia franchit une nou- velle étape dans sa carrière, en créant la plus prestigieuse eau-de-vie de la maison Otard, Fortis et Fidelis . «On n’a pas souvent l’occasion de créer un nouveau cognac, et encore moins une coupe exceptionnelle! s’exclame- t-il. Les très vieilles eaux-de-vie sont un peu comme des vieilles dames acariâtres: elles ont tellement de caractère qu’elles donnent du fl à retordre aumaître de chai. Elles ne s’entendent pas facilement. Il nous a fallu deux ans d’essai pour trouver la composition parfaite.» Michel Casavacchia a donc su convaincre les « vieilles dames » de s’entendre.

P our Michel Casavecchia, le cognac a d’abord eu le goût de l’interdit. Son père, électricien en usine en Lorraine, appréciait le cognac. « Il avait décou- vert cette eau-de-vie lors de séjours dans la région, se souvient le maître de chai des cognacs Baron Otard. Quand il la dégustait, qu’il expliquait comment elle était fabriquée, son visage s’illuminait. À cette époque où, étant enfant, je n’avais bien évidemment pas le droit d’en boire, la fabrication du cognac avait quelque chose de très mystérieux à mes yeux. J’avais le sentiment qu’un maître de chai était une sorte de druide, et ça m’a vraiment marqué. » À tel point qu’à l’heure de choisir sa voie profession- nelle, Michel Casavecchia s’oriente vers l’alimentaire et les boissons. Dès lors, il ne cessera jamais d’éduquer son palais, en dégustant jus de fruits, apéritifs ou même crèmes glacées. Il débute sa carrière chez Martini & Rossi, à Saint- Ouen, mais souhaite rapidement quitter Paris. Il a déjà en tête de travailler pour le cognac. L’opportu-

Michel Casavecchia, maître de chai des cognacs Baron Otard.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online