Livre Cognac Terre de passions

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Claude Petiniot

Du tabac à l’alambic

Que de chemin parcouru par la famille Petiniot, de Vibrac, depuis l’arrivée, dans les années 20, de Julien, le grand-père de Claude Petiniot! La quatrième génération est désormais aux manettes et exploite 36 hectares de vigne en Fins Bois.

Nous les viticulteurs, nous sommes vraiment des agriculteurs privilégiés. » «

J ulien, le grand-père de Claude Petiniot venu de Corrèze, a posé ses valises à Vibrac dans les années 20. Il y a acheté un simple « journal » de vigne, comme on disait alors, soit un tiers d’hectare, représentant à l’époque la surface labou- rable par un attelage en une journée. «C’est mon père qui a développé l’exploi- tation au début des années 50, grâce au tabac, raconte Claude Petiniot, aujourd’hui à la retraite. Moi j’ai repris à la fn des années 60. C’est le tabac qui m’a permis d’acheter plus de vigne. C’était une culture à haute rentabilité à l’époque. Dans les années 70, nous étions même le plus gros planteur de France. » Le père de Claude Petiniot, qui travaillait à la pou- drerie de Ruelle la nuit et sur son exploitation le jour, a monté sa distillerie en 1960. «Cette distillerie fait partie de mes meilleurs souvenirs d’enfance. Avec mon frère, quand on avait une dizaine d’années, on se bagarrait pour aller y passer la nuit avec mon père. Il y avait installé des lits rustiques… On aimait tout là-bas : l’odeur tenace, les bruits divers, les craquements du bois, la marmite qui bouillait, le produit qui sortait… On était vraiment fers d’assister à cela. »

Pourtant en 1982, il a fallu arrêter la distillation. « Le marché était devenu difcile, raconte Claude Petiniot. Nous n’avions pas de contrat, mon père ayant toujours voulu rester libre, et le négoce ne nous a pas acheté une goutte d’eau-de-vie pendant cinq ans. La période a été très dure. » DES HAUTS ET DES BAS Fabien, le 2ls de Claude, a pris sa suite en 2004. Quatre ans plus tard, il relançait la distillerie, laissant de côté les années difciles. « Il se débrouille très bien, il est passionné », dit son père. Fabien exploite 150 hectares de terre en polyculture, dont 36 hectares de vignes en Fins Bois. Les aléas du cognac ont rendu Claude Petiniot phi- losophe : « Il y a toujours eu des hauts et des bas, cela a toujours marché de cette façon. Les creux étant assez pénibles, la polyculture est une chance pour y faire face. Mais nous les viticulteurs, nous sommes vraiment des agriculteurs privilégiés. » Le 2ls de Fabien, âgé de neuf ans, s’intéresse déjà au métier de viticulteur. Comme son père et son grand- père avant lui, il trempe le doigt dans la barrique. La relève semble assurée.

Claude Petiniot, viticulteur à Vibrac.

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