Livre Cognac Terre de passions

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Seguin Moreau Tonnellerie

De la courbe des taux à la salle de chauffe

R ien ne prédestinait Grégoire Chové à travailler dans le monde du bois. Jusqu’à son arrivée à la tête de la tonnellerie SeguinMoreau, à Merpins, en 2011, ce natif d’Épernay était plu- tôt un habitué des cours du CAC540. Après une formation à l’École supé- rieure de commerce de Paris, Grégoire Chové travaille pour le cabinet d’audit Deloitte pendant six5ans. À l’époque déjà, il éprouve le besoin de sortir des sentiers battus. Il aime trans- mettre un savoir et donne des cours à l’ESCP. Le capital humain d’une entreprise l’intéresse : il se spé- cialise dans les ressources humaines. Mais Grégoire Chové, de son propre aveu, ne se voit pas devenir commissaire aux comptes. Il aspire à autre chose. Il rencontre Marc et François Hériard-Dubreuil et devient en 2006 l’adjoint au directeur fnancier À 37 ans seulement et après un parcours professionnel dans la finance, Grégoire Chové, le directeur général adjoint de la tonnellerie Seguin Moreau, revendique son goût pour le terrain et le concret.

d’Andromède-Œneo, avant d’être nommé, deux5ans plus tard, directeur consolidation et fnances. À5partir de 2008, la tonnellerie Seguin Moreau afronte un contexte économique di(cile. Il faut redonner un cap à l’entreprise. Début 2011, Grégoire Chové accepte de relever ce déf en devenant directeur général adjoint, en tandem avec Nicolas Mahler-Besse, le directeur général basé à Bordeaux. À l’heure actuelle, la ton- nellerie fabrique 70 000 barriques par an et réalise un chifre d’afaires annuel de près de 60 millions d’euros. LES MAINS DANS LE CAMBOUIS Soucieux de pouvoir échanger avec tous les profes- sionnels de la flière vins et spiritueux, en ayant « un langage commun » , Grégoire Chové prend part en 2012 à des vendanges en Grande Champagne : « J’avais envie de mettre les mains dans le cambouis. J’ai toujours eu plus d’appétence pour les métiers de terrain. La vigne, les arbres, la forêt, c’est concret. Je suis tombé amoureux de la tonnellerie. C’est à la fois magnifque et impres- sionnant. Les tonneliers ont un savoir-faire hautement respectable. Ils travaillent à l’intuition, avec tous leurs sens, l’ouïe, le toucher, l’odorat. Ils ont de l’or dans les mains. » Ce père de cinq enfants, qui a gardé un goût prononcé pour les ressources humaines, ne se lasse pas de son nouveau milieu professionnel : « J’aime être dans l’atelier tôt le matin, quand les tonneliers lancent la ligne de production . C’est bien d’entendre les contraintes de ces hommes, mais c’est encore mieux de les sentir. »

Grégoire Chové, directeur général adjoint de la tonnellerie Seguin-Moreau.

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