Livre Cognac Terre de passions

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Veillon Distillerie

Perfectionnistes de père en fils

Treize générations ont précédé Marc Veillon à la distillerie de la Pouade, avec le même souci de produire la meilleure eau-de-vie possible.

D ifcile d’échapper à la passion du cognac quand on appartient à une famille où treize géné- rations (dont trois de bouilleurs de profession) ont vécu au rythme du vignoble charen- tais. Marc Veillon, qui dirige aujourd’hui la distillerie de la Pouade à Sigogne, a succédé à son oncle et son père, en 1999. Il ne s’est pas contenté des acquis transmis par son père Guy, fgure incon- tournable de la flière à travers plusieurs mandats (1) . Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur agronome à Purpan, il a ajouté à son cursus d’autres compétences. «La génération de mon père a été confrontée à des problématiques de production; la mienne, dans un contexte de crise, ne pouvait faire l’économie d’une for- mation de gestionnaire. Je l’ai acquise grâce à dix années de conseil de gestion au CER», explique Marc Veillon. Une expérience utile au moment où, dans la tourmente, Martell, partenaire historique de la distillerie de la Pouade, a réduit ses achats à la viticulture, Marc Veillon et son père ont alors pu s’ouvrir à Courvoisier. MAINTENIR LES ÉQUILIBRES Aujourd’hui le challenge est tout autre : « Il faut réus- sir à produire les volumes en croissance pour Martell, mais dans le développement, il faut aussi maintenir les équilibres. » Et le nombre des alambics à la distillerie

est passé de six en 1966 à treize aujourd’hui… «Un alambic de plus, c’est 10% de production supplémentaire, précise Marc Veillon . C’est toute la difculté, pour nous, petite entreprise, que de pouvoir nous adapter à l’évo- lution accélérée d’un partenaire de dimension planétaire, celle d’un grand groupe comme Pernod Ricard. » L’homme apprécie la structure familiale de son entre- prise où l’on travaille en équipe, motivé par la même volonté de produire la meilleure eau-de-vie possible. «Trois fois par semaine nous dégustons ensemble les vins et les eaux-de-vie, poursuit Marc Veillon . Nous comparons alors nos impressions avec les commentaires de nos acheteurs. C’est unmoment fort quand on réalise que notre travail correspond à ce qui est demandé.» Mais la demande varie suivant l’acheteur: «Martell veut des eaux-de-vie fnes et rondes, Courvoisier des eaux-de-vie complexes, caractéristiques parfois difciles à cibler. Heureusement, nous disposons d’une large palette de parfums et de saveurs avec les vins que nous distillons, issus de diférents terroirs, sachant que la puissance aromatique est l’objectif à atteindre en priorité.» Inta- rissables sur le potentiel de la meilleure eau-de-vie du monde, Guy et Marc Veillon sont confants dans son avenir : « La flière a su se doter d’outils performants : le rendement exprimé en AP, la réserve climatique et dernièrement l’étude d’Eurogroup. Il ne faut pas se focaliser sur les chifres, ce qui compte c’est la tendance. »

Marc et Guy Veillon, Distillerie de la Pouade à Sigogne.

(1) Président de la SICA Martell UVPC, président de la caisse régionale du Crédit Agricole Charente-Périgord.

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