Livre Cognac Terre de passions

20 21

Belin Séverine et Delphine

Nous sommes deux sœurs jumelles…

Double commande féminine pour un vignoble familial en plein développement. B ordelaises de la campagne, Séve- rine et Delphine Belin ont déjà cela dans le sang lorsqu’elles décident, il y a quatre ans, de succéder à leur oncle à Macque- ville, supplétives de leur frère aîné promis à la reprise. Sans solliciter d’aide. Pas un revirement, une étape « supplémentaire » , voulue, dans leur parcours d’urbaines qui passent leurs vacances entre les rangs de vignes, entre vendanges et distilla- tion. Leur « première » vendange n’était qu’une de plus. «Nos premiers achats de vignes ont été importants. Notre rêve devenait réalité. » BTS « viti-œno » en poche au sortir d’Enita, l’école d’agronomie, elles ont tout fait pareil, « loin d’être des inconnues dans le village ». Au programme, 25 ha d’Ugni blanc et Colombard, 1,14 ha de Sauvignon, et 1 ha de rouge en Fins Bois, en société avec l’oncle majoritaire et le frère. Une « vieille » production familiale de cognacs en vrac pour le négoce et de pineaux en bouteilles, du vin de pays de manière anecdotique. Elles « perpétuent »,

« poursuivent », « feront évoluer ». Une suite « logique » de deux sœurs, seules flles viticultrices dans une commune où les fls de viticulteurs sont nombreux. PAS DE SCISSION DES TÂCHES « La reprise est moins évidente lorsqu’elle est familiale : il faut assumer l’histoire, la hiérarchie, instaurer la confance dans les tâches. Et en tant que flles, il faut démontrer plus. Pour tenir tête, être deux, c’est plus facile. » L’objectif des ventes à la bouteille, après avoir refait les gammes, va les faire verser dans l’œnotou- risme. Pas de scission des tâches. Chacune a sa part d’administratif. «Nous aimons toutes les deux la technique. » L’une est plus « viti », dans la vigne, l’autre plus œnologie, dans les chais. «Notre prochain alam- bic nous donnera plus de souplesse et nous pourrons prétendre à des hectares supplémentaires…» Une vinifcation maîtrisée, des stockages de deux ans, vendus sans contrat : Delphine et Séverine Belin, les pieds dans des charentaises familiales, veulent « plus tard » détourner le touriste vers Macqueville. Des projets structurés en tête : des chambres d’hôtes, des gîtes « parce qu’existent les lieux » et que « les ventes doivent se développer ». Positives, elles ne négligent pas de vieillir, jusqu’à un cinquième de la récolte. Une continuité. Tout comme perdurent les luttes contre les maladies des bois, dans un plan de renouvellement du vignoble au rythme d’un hectare par an.

Séverine et Delphine Belin, viticultrices à Macqueville.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online