Livre Cognac Terre de passions

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Alain

Bodin

Un autre regard sur le cognac

Charentais d’adoption, Alain Bodin se préparait à devenir ingénieur. La rencontre de sa future épouse en décidera autrement. Fort de son regard neuf, l’homme va donner un nouveau visage au lien qui unit la viticulture et le négoce charentais. U n rock endiablé avec Annie au bal du lycée a scellé le destin d’Alain Bodin. Il est alors de passage en Charente, dans le sillage de son père fonction- naire. Ensuite le jeune couple s’installe un temps à Bordeaux, mais l’un et l’autre aspirent à plus de nature — 1968 est passé

contactés, seul Rémy Martin, en la personne d’André Hériard-Dubreuil, répond à son courrier. Plus tard, ce dernier l’encourage à mettre en place un modèle encore peu répandu de partenariat : la contractuali- sation. Un cheval de bataille pour le jeune viticulteur, un engagement collectif qui donne naissance en 2005 à Alliance Fine Champagne. Une victoire à laquelle Alain Bodin ne manque pas d’associer le charismatique Bernard Guionnet, auquel il succède à la présidence de la coopérative. UNE FILIÈRE ORGANISÉE Alain Bodin reste confant quant à l’avenir du cognac : « Je crois au modèle que nous avons mis en place dans le cadre d’Alliance Fine Champagne, mais aussi aux outils de l’interprofession : rendement cognac, prévisions à long terme, syndicat unique, participent à l’équilibre de toute la flière. » Il apprécie par-dessus tout que l’humain soit de retour dans les relations : «Les négo- ciants sortent de leur tour d’ivoire pendant que les viticulteurs sortent de l’ombre », illustre-t-il. Faute de successeur déclaré, la suite reste incertaine sur le registre familial, même si le petit-fls Samuel, 7 ans, adore le parfum de fruits mûrs et d’épices d’un cognac maison de 1927. C’est le cognac « coup de cœur » d’Alain et Annie Bodin. Cette année-là, Abel, le grand- père d’Annie, fait sa première campagne de distillation. Pour l’occasion, il demandera à son fls Guy, âgé de 5 ans, d’allumer le feu sous l’alambic fambant neuf…

par là ! Les parents d’Annie, bouilleurs de cru à Saint- Palais-du-Né, n’espèrent plus de repreneurs et c’est pourtant sur ce vignoble de 26 hectares qu’Alain et Annie opèrent leur retour à la terre, en 1973. Le monde du cognac y gagne le regard neuf de celui qui, après math sup., se préparait à devenir ingénieur. Le cognac est en crise, Alain Bodin arrive sur la pointe des pieds. Il observe beaucoup, apprend de ses ren- contres et s’étonne du peu de lien qui unit les viticul- teurs à leurs clients négociants. Il n’aura de cesse de militer pour plus de transparence et d’engagement dans les achats d’eaux-de-vie. De tous les négociants

Alain Bodin, bouilleur de cru à Saint-Palais-du-Né.

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