Livre Cognac Terre de passions

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Brisson Thierry et Thibault

Perfectionnistes des eaux-de-vie

À Juillac-le-Coq, au cœur d’un paysage aux airs

cours de laquelle le bouilleur de cru perdra la moitié de ses contrats. Qu’à cela ne tienne, !ierry Brisson se lance dans l’élevage des eaux-de-vie et s’essaiera même à la diversifcation tout en trouvant du temps, depuis 18 ans, pour sa mission d’administrateur de la caisse locale du Crédit Agricole. LE FRUIT D’UNE ANNÉE DE TRAVAIL Pendant ce temps, !ibault, bac agricole en poche, part en stage dans le vignoble australien. Il en ramène des techniques innovantes qu’il mettra en pratique lors de son installation. Il construit un chai de ven- dange et de vinifcation ultramoderne avec cuve de décantation et maîtrise thermique des vins. Le père a beau avoir le pied sur le frein en souvenir des dif- fcultés passées, il voit aussi l’avenir dans les yeux de son fls. Et ça paie ! Depuis 2009, les eaux-de-vie livrées à Rémy Martin sont primées chaque année ! Sur la lancée, un chai de stockage vient de sortir de terre et un troisième alambic a rejoint la distillerie. Père et fls, aussi perfectionnistes l’un que l’autre, ne cachent pas leur plaisir à travailler ensemble. «Dégus- ter avec toi toutes nos eaux-de-vie au moment de l’inventaire est le moment que je préfère », confe!ierry à !ibault. Pour !ibault, c’est retrouver son père au pied de l’alambic. « Passer le vin dans l’alambic, c’est l’aboutissement d’une année de travail. Déguster la bonne chaufe pour décider de la coupe fait partie de l’héritage et de l’apprentissage familial. »

«

de Toscane, Thierry et Thibault Brisson sont associés depuis six ans. Regard croisé sur ces bouilleurs de cru de père en fils. L e cognac, Tibault est tombé dedans quand il était petit, comme son père et son grand- père avant lui. Son terrain de jeu c’était la distillerie, décor familier et pourtant insolite de ses premiers pas. Il s’est installé en 2009 et depuis, le cognac est en plein boum. Il pose un regard admiratif sur son père qui n’a connu que les crises sans jamais se décourager. «C’est dans l’ADN du bouilleur de cru que d’attendre l’embellie. Les crises m’ont surtout appris l’importance de constituer un stock », expliqueTierry Brisson. En 1990, il a vu passer la bulle japonaise sans pouvoir en profter : il n’avait rien à vendre ! Il jure qu’on ne l’y prendra plus. Très vite, le vignoble s’est agrandi. Il est passé de 9 hectares en 1984 à plus de 40 hectares aujourd’hui. Un alambic s’est imposé en 1992, puis un deuxième. C’était juste avant une nouvelle crise du cognac, au

Les crises m’ont surtout appris l’importance de constituer

un stock. »

Thibault et Thierry Brisson, bouilleurs de cru à Juillac-le Coq.

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