Livre Cognac Terre de passions

44 45

Conservatoire du vignoble charentais

Gardiens des cépages anciens… et futurs !

imaginé une telle évolution de la structure lors de sa création en 1998, sous l’impulsion de l’ancien direc- teur de l’IREO de Cherves-Richemont, Jean-Louis Rouquayrol. Dans un contexte de réchaufement climatique, avec une partie du vignoble improductive à cause des maladies du bois, le quasi-monocépage Ugni blanc de l’appellation cognac devient risqué. Un partenariat est mis en place avec la station viticole du BNIC et les principales maisons de négoce. Des cépages tels que le Monbadon, les métis de Vidal ou des porte- grefes vont être mis à l’épreuve pour la production d’eaux-de-vie. Le Crédit Agricole Charente-Périgord fera don de 90 000 euros pendant trois ans pour aider ce programme de recherche. AVEC LE CONCOURS DE L’AMPÉLOPOLE « La problématique environnementale va aussi jouer un rôle majeur dans le choix des futurs cépages, selon le directeur. Il existe un lobby puissant qui s’oppose aux produits phytosanitaires. Il faudra trouver des solutions tout en produisant. Ce qui est contradictoire ! » Pour mener de front l’ensemble de ces expérimenta- tions, le Conservatoire peut compter sur une base de travail de qualité avec l’Ampélopole. La structure peut déjà se targuer d’avoir réalisé tout un travail sur le Chauché gris, laissant espérer une intégration au cahier des charges du pineau des Charentes et des vins de Pays charentais dès 2015 !

Créé en 1998, le Conservatoire du vignoble charentais a sauvé de nombreux cépages. Certains d’entre eux pourraient bien constituer l’avenir d’un vignoble menacé par le réchauffement climatique. Lilian Jousson, le président, et Sébastien Julliard, le directeur, en sont convaincus. H ors cépages classiques de l’appellation, on arrive à 71 cépages recensés. « Si l’on en a besoin dans trente ans, on les aura à disposition dans un bon état sanitaire », explique Sébastien Julliard, directeur et cheville ouvrière du Conservatoire du vignoble charentais. Certains d’entre eux sont même inconnus de l’INRA !

Conserver, expérimenter, préparer l’avenir, voilà ce que sont devenues les missions du Conservatoire. « Il ne faut pas que l’on se dise dans 10 ans que l’on a raté le train. On travaille pour les générations futures, assure Lilian Jousson, le président du conservatoire. Hier on se limitait à conserver, aujourd’hui on prévoit. » Avec le recul, les deux hommes n’auraient jamais

Sébastien Julliard, directeur du Conservatoire du vignoble charentais, et Lilian Jousson, son président.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online