Livre Cognac Terre de passions

64 65

Famille

Dubois

De la Grande Guerre à aujourd’hui

La saga familiale compte déjà près d’une centaine d’années. En témoignent certaines bouteilles précieusement conservées dans les réserves. Le dernier descendant en date s’emploie à en prolonger l’histoire entre domaine parental et propriété personnelle. Un enjeu d’avenir pour Laurent Dubois. L e portail à voûte de pierre afche fèrement sa date de création : 1859, alors que le chai contigu annonce discrètement 1810. «Mon grand-père Pierre Maufras est né dans ce bâtiment sur terre battue, en 1914, avant que ses parents ne rachètent la propriété », se remémore Laurent Dubois. Le domaine ne compte alors qu’environ 6 hectares entre céréales et vignoble, auxquels s’ajoutent

y a moins de déperditions, explique Laurent Dubois . Il a d’ailleurs obtenu un premier prix au concours de Châteauneuf-sur-Charente en 1996. » Une seconde, de même capacité et également au gaz, est construite en 2005. Elle permet de fournir à Martell et à Cour- voisier, et assure une petite réserve climatique. PRÉSERVER LES VALEURS En 1990, Laurent succède à ses parents. Il faut régu- lièrement renouveler les plantations atteintes par les maladies du bois et l’esca d’une propriété de 30 hectares de vignes, dont 8 hectares personnels. Ugni blanc pour le cognac, Merlot et Cabernet franc pour le vin de pays produit sous la marque Dubois-Moussy, lequel a obtenu une médaille d’argent au concours des saveurs régionales de 2007. Si Laurent Dubois, à 48 ans, ne connaît pas avec certitude le devenir de la propriété familiale, il en perpétue les valeurs en adaptant les meilleurs systèmes économiques à ses productions. En ce centenaire du début de la Grande Guerre, il ouvre avec émotion une bouteille d’eau-de-vie que Huguette, la grand- mère, a mise en bouteilles en 1970, tirée de fûts datant de 1914, l’année de naissance de Pierre…

des métayages. Et comme l’on dispose d’une batteuse à vapeur, on fait également le battage pour les voisins. Le domaine prospère en produisant conjointement eau-de-vie, céréales et vin de pays, si bien qu’entre les deux guerres une chaudière de 6 hl, chaufée au bois et au charbon, est installée. Elle sera percée par les douanes en 1940. En 1960, Jean-Marie Dubois épouse Maryse Maufras et dans les années 70 une nouvelle distillerie est construite. Il s’agit alors d’un alambic de 16 hl, toujours chaufé au bois et au charbon, avant de passer au gaz. «Cette capacité, dit mon père, est idéale pour obtenir une eau-de-vie de qualité, puisqu’il

Laurent Dubois, viticulteur à Échallat, avec ses parents Maryse et Jean-Marie.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online