Livre Cognac Terre de passions

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Christophe Forget

L’appel de la terre et la défense collective

Notre cheminement doit être ancré dans le passé. Pas question de faire table rase. » «

recul sur l’histoire du cognac. Elle s’acquiert très lente- ment. » Une appropriation nourrie des relations humaines, présentes ou passés, des problématiques entre viticulteurs et négociants, des habitudes, des façons de travailler, du «discuter ensemble». SA PIERRE À L’ÉDIFICE Christophe Forget, le diplomate, le pondéré, écoute, prend avis. Lui, que les discussions ont amené partout, s’enorgueillit maintenant de l’autogestion cognaçaise. Une impression de mener la barque, « à la diférence des autres productions agricoles ». Christophe Forget cible « la culture cognac », attachante, enracinée sur ce bout de territoire : «C’est notre force. » L’ex-président de l’UGVC revit les négociations pas- sées, les périodes plus tendues que d’autres. Son acquis : les « outils de gestion » mis en œuvre. Dans le micro- cosme cognaçais, les relations personnelles n’empêchent pas la négociation. Du passage au syndicat lui reste un enrichissement personnel. Sans volonté de laisser un nom, mais d’apporter sa pierre à l’édifce : «D’autres l’ont fait avant nous, d’autres le feront après nous. C’était juste un petit moment. » La personnalisation de la fonction du président n’est pas, selon lui, une fn en soi. Pas question d’en faire toute une carrière. Une idée de turn over nouvelle dans la région délimitée. « Les présidents passent…» Pour lui, consensus rime aussi avec choix. « Je retrouve mon exploitation pour aller plus dans les vignes. Cela me plaît. »

Licencié en droit, Christophe Forget est revenu à la terre par passion. Un besoin viscéral, au dire de l’ancien président de l’UGVC.

I nstallé depuis 1997 à Allas-Champagne, fls de viticulteurs, il a bien appris la vigne «sur le tas», «les bons itinéraires» entre famille, station viticole et chambre d’agriculture. Engagé syndical dans la foulée, il apprend aussi le milieu, «de fl en aiguille». Produire emplit son quotidien, il met un point d’honneur à bien travailler. Les 27 ha d’Ugni blanc pour cognac sont prenants: «Un travail accompli souvent en dehors des heures de réunion, le samedi et le dimanche.» Et puis il y a l’action syndicale, omni- présente. Difcile de cerner l’intérêt général dans la région délimitée. La recherche de la synthèse, son leitmotiv, passe par l’organigramme de l’UGVC (1) et par les crus. «La fonction de président l’exige: du consen- sus, des positions intermédiaires pour avancer, construire.» Des avis parfois contradictoires qu’il faut «porter» , sans que la jeunesse ne soit un handicap. «Notre che- minement doit être ancré dans le passé. Pas question de faire table rase.» L’amnésie viticole est un virus bien cognaçais: «Le passé est le fl rouge. Il faut avoir du

Christophe Forget, viticulteur à Allas- Champagne.

(1) Union générale des viticulteurs pour AOC Cognac.

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