Livre Cognac Terre de passions

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Jules Gautret Cognac

Négociant sans frontières

Depuis sa nomination au poste de directeur des cognacs Jules Gautret, Michel Villemin a littéralement dopé les ventes à l’étranger, en Asie ou en Amérique du Nord. Il faut dire que l’homme est un spécialiste du commerce international.

sont encore vendus à 70% en France. Aujourd’hui, sous son impulsion, ces proportions se sont complè- tement inversées : les deux tiers des cognacs Jules Gautret sont désormais commercialisés à l’export — en Amérique du Nord et en Asie essentiellement. « L’implantation de la marque en France est historique, mais il ne faut pas oublier qu’elle est vendue à l’étran- ger depuis sa création », précise Michel Villemin. Le directeur souligne également qu’il ne connaissait pas vraiment la culture asiatique avant d’être amené à faire du commerce sur ce continent. « J’ai appris au fl du temps, grâce à ma double culture et à la fexibi- lité qu’elle m’apporte », note-t-il. UNE EAU-DE-VIE ET UNE CHANCE Unicognac produit 1,2million de bouteilles de cognac Jules Gautret par an, toutes qualités confondues. La société réalise 25 millions d’euros de chifre d’afaires, dont 10 millions grâce à ses cognacs. Un Extra vient même d’être lancé, Unicognac estimant que sa marque «mérite mieux en termes de notoriété sur les vieilles qualités». À 60 ans, Michel Villemin se dit toujours animé par l’esprit du cognac, « un produit complexe, à l’histoire extraordinaire. Cette eau-de-vie est une chance.»

I l dit s’amuser régulièrement de la réaction des personnes qu’il rencontre face au décalage entre son patronyme et ses origines asiatiques. « Mon père est suisse, ma mère vietnamienne, et ma femme italienne », sourit Michel Villemin, direc- teur général délégué de la société Unicognac, une fliale de Charentes Alliance, et directeur de la marque Jules Gautret. «Je suis un personnage atypique dans le monde du cognac, estime le directeur. Je n’avais pas le profl idéal pour vendre cette eau-de-vie, mais pour autant je n’ai jamais eu de difcultés. Ma présence à ces postes est tout à l’honneur de notre coopérative.» C’est en voulant parfaire son anglais à Londres que la carrière de Michel Villemin a pris très tôt et « par hasard » un tournant vers l’export. Il est par la suite devenu un spécialiste du commerce international. Il y a vingt-deux ans, il est embauché comme admi- nistrateur des ventes à Unicognac, à Jonzac. Dix ans plus tard, lorsqu’il prend les rênes de Jules Gautret, la marque phare d’Unicognac, fondée en 1847 par une famille de viticulteurs saintongeais, les cognacs

Michel Villemin, directeur des cognacs Jules Gautret.