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qu’il cultivait sans cesse, à la lecture des poètes et dés 1grands écrivains, à l’examen attentif des dessins qui lui montraient les conceptions sublimes de l’architecture, il chercha à joindre des connaissances musicales; et se délas­ sait de ses travaux en exprimant, à l’aide du violon ou de la flûte, ses poétiques rêveries. Une application aussi sou­ tenue, à l’âge où d’ordinaire les effluves des passions combattent la valeureuse ardeur des jeunes néophytes, disait assez le respect profond qu’il portait à sa famille, à ses maîtres, et permettait de présager l’avenir glorieux réservé à ce courageux lutteur. L’antiquité classique vers l’étude de laquelle il se sentait attiré par un courant irrésistible, les majestueuses figures qui se dressaient devant lui lorsqu’il relisait le nouveau Testament, lui fournirent les premiers thèmes sur lesquels s’exerça son ciseau; en attendant qu’il arrachât aux grands maîtres le secret de cette majesté sereine qui caractérise le sublime dans les œuvres de sculpture. Vers la fin de 1795, lé départ Sd’une frégate danoise, la Thétis,'lui fit croire qu’il allait enfin pouvoir s’inspirer des merveilles que les anciens maîtres du monde ont réunies dans la ville des Césars et des Papes. Le .sort, qui semblait réserver à Thorvaldsen toutes les épreuves pour aiguil­ lonner son courage, qui, depuis sa naissance dans une condition obscure, semait sans cesse des obstacles sur ses pas, vint encore entraver ses projets. Battue par des vents contraires, la frégate fut forcée de rentrer dans le port.

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