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— 15 — gistrait quelques détails propres à enrichir sa mémoire. Quittant enfin Malte, Bertel passa en Sicile, visita rapi­ dement Palerme, traversa cette mer napolitaine dont l'aspect enchanteur préludait majestueusement aux leçons qu'allaient lui donner les chefs-d'œuvre de l'antiquité. De Naples, où il séjourna près d'un mois pour copier des an­ tiques, il se rendit à Rome, en parcourant cette belle Campanie où les Grecs avaient trouvé une seconde patrie, et où la richesse des paysages, la pureté du ciel, les vastes horizons, égalent les sites les plus délicieux des côtes du Péloponèse ou des îles de l'Archipel. Le 8mars 1707, Thorvaldsen, alors âgé de 26 ans, entrait dans Rome, pauvre, inconnu, muni d'un mince bagage ; il devait en sortir illustre, estimé de tous, comblé d'honneurs, possesseur d'une fortune considérable acquise par le travail. •, -. Lorsqu'il partagait sa vie entre l'Académie et l'atelier p'aternèl, Thorvaldsen avait apprécié le prix du temps à Rome, au milieu des chefs-d'œuvre dont la splendeur exaltait son sentiment artistique et dont le moindre détail enseignait une utile leçon, le jeune statuaire ne perdit ni un jour ni une heure. Par de longues visités au musée du Vatican, à la galerie du Capitole, dans les collections princières, il étudia la„majesté imposante, la grâce suave, que les sculpteurs grecs savaient répandre sur leurs œuvres immortelles,, et dont les artistes qui travaillèrent pour Rome, maîtresse du monde, continuèrent.la tradition.

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