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rait, Thorvaldsen amassait une quantité prodigieuse de matériaux qu'il devait plus tard mettre à profit et qui nous expliquent la multiplicité de ses œuvres. L’un des croquis de ses albums, image rapidement esquissée d'un paysan romain assis sur une[borne du Corso, deviendra sa superbe statue de Mercure guettant Argus; un poseur fatigué lui donnera l'attitude du jeune berger; le dessin d'une fresque de Stabie indiquera la composition de son délicieux; bas-relief, les quatre âges de l'Amour. Au sein de ces impressions vivaces qui enflammaient son imagination sans égarer son labeur, Bertel sent son âme s'épanouir. «Ecolier appliqué à l'étude, écrit l’auteur « d'un travail critique sur Thorvaldsen, M. Plon, puis a jeune homme insouciant et rêveur, tel avait-il été jusqu'à a son arrivée à Borne. Bientôt une complète métamorphose a va s'opérer en lui et l'homme nouveau va paraître : Je a suis né le 8 mars 1797, disait-il plus tard, jusque là je a n'existais pas. « Ces paroles enthousiastes du jeune Danois avaient été aussi celles d'un homme éminent, profondément pénétré comme Thorvaldsen de la beauté des antiques. Winkel- mann, en 1755, écrivait de Borne à un ami : « Tu me n demandes l'histoire de ma vie, elle n'est pas longue si je » la mesure par la jouissance. M. Plautius, consul, qui « avait triomphé sur les Illyriens, fit graver sur son " tombeau, qu’on voit encore près de Tivoli, après l'énu- n mération de ses exploits militaires, ces mots : Il vécut

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