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ét de rares sarcophages. Le Moyen-Age, renchérissant sur les sévérités des premiers siècles chrétiens, traita la figure comme un simple détail d’ornementation. Quelques tailleurs de pierre osèrent cependant étudier le modèle vivant. Copistes fidèles, dans leur réalisme naïf, ils s’affranchirent de la monotonie traditionnelle des lignes, qu’ils rehaussaient d’un caractère religieux né d’une foi sincère. Des peintres italiens réalisèrent un.pro­ grès plus franc. Dra Angélico, Cimabûe, Giotto, animèrent, d’une expression profondément croyante, de saintes images dessinées avec goût ; sans les dégager de la lourde parure empruntée à la pompe théâtrale des empereurs chrétiens de Byzance. La Renaissance seule rejeta ces langes du passé. Des génies transcendants, éclairés par la contem­ plation des chefs-d’œuvre exhumés du sol de l’Italie, guidés par l’étude de là nature, formés par les connaissances anatomiques, nous rendirent des statues belles et sereines. Leurs descendants exagérèrent l’originalité des maitres, sans hériter de leur talent. Ne songeant plus à viser à un idéal quelconque, ils s’appliquèrent uniquement à retrou­ ver la beauté des formes. Les théories du réalisme absolu, de l’art pour'l’art, ne datent point de nos jours. Savonarole, condamnant au bûcher toutes ces images payennes et matérielles, ne jugeait trop sévèrement que les œuvres »* des esprits sublimes qui avaient insufflé la vie spirituelle aux figurés antiques. On vit les dieux grecs se dégrader au rang des athlètes et des courtisanes, subir la parure

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