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— 39 — par Goëtlie puis peinte par Scheffer,* rêve la contemplation de Dieu promise aux élus. Le bel Adonis, s’attriste d’une prédiction sinistre qui lui présage une mort fatale à l’âge où il est si doux de vivre et d’aimer. Cupidon lui-même, n’a rien de l’enfant folâtre et railleur, qu’après Alexandre les poètes substituèrent à .l’adolescent poétique de l’époque postérieure ; il redevient comme autrefois l’Eros des affec­ tions saintes et non l’Antéros des passions coupables. Les Grâces, les .Muses, demeurent les chastes prêtresses de la poésie. Hébé, paraît plus bélle encore par l’innocence et la pudeur qui l’enveloppent avec la robe traînante d’une vestale romaine. Psyché, exprime l’âme moderne, réfléchie / N et méditant; fléchissant, sous le poids de la pensée, comme une faible fleur alourdie par les gouttelettes d’une pluie glaciale, mais résistant avec confiance en l’avenir. Yénus enfin, n’apparaît plus comme l’insatiable et lascive courtisane à laquelle Jules César consacrait une tunique en perles pour la rendre propice à ses désordres, c’est une naïve jeune fille, ignorant la puissance de ses charmes et s’étonnant, au lieu de s’énorgueillir, lorsqu’elle reçoit la pomme attribuée à ses attraits. Devant ces figures suaves, même auprès de celles dont rien ne voile la chaste nudité, jamais l’esprit n’est troublé par. une pensée charnelle : l’âme, au contraire, s’éljève à une rêverie poétique dont la douce langueur rappelle les vibrations mélodieuses des harpes éoliennes. ■ Malgré leur caractère spiritualiste, les statues de Thor-

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