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valdsen ne tombent pas dans l'idéalisme vague de Canova, qui oublia parfois la réalité pour donner à ses génies et à ses déesses un aspect aérien. L'enfant de la Baltique possédait trop vivement ce sentiment de la nature, qui est le don des intelligences d'élite, pour négliger jamais la vérité plastique. Le Dante disait déjà; l’art est le fils de la nature. En s’écartant des données réelles, l’œuvre perd toute éloquence. Les portraits et les bustes de Tborvaldsen nous prouvent son observation juste et sagace. Lorsque le modèle prête à la poésie, il crée une œuvre magistrale, comme dans sa statue de la princesse Bariatinsky, inspirée par la Polymmie antique. Quand il ne peut modeler des traits expressifs, empreints d'un cachet intellectuel, il sait se oorner à être vrai. En tout cas, il cherche d’abord la ressemblance fidèle et l'anatomie correcte. Ses biographes nous rapportent les observations piquantes qu’il fit à lord Byron, lorsque l’au­ teur de Manfred et de Lara, voulait contracter ses traits, afin de ressembler aux héros créés par son amer désen­ chantement. Peu de statuaires réussissent à sculpter un portrait exact. Plutarque et Thucydide nous racontent que les premières statues de ce genre furent celles des martyrs de la liberté ; Harmodius et Àristogiton.La statuaire grecque, lorsqu'elle n'évoquait point les dieux, ne consentait à représenter que les héros de la démocratie. Les siècles postérieurs ont trouvé l’art plus docile. Courtisan des grands, il est devenu le ser

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