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de la pensée qui a guidé la conception. C’était bien l’artiste 1dont nous parle Socrate « le seul sage, nous dit-il, car il n l’est sans affecter de l’être et même sans le paraître. « Le nombre des œuvres de Thorvaldsen semble dépasser les limites d’une vie humaine, bien que cependant pour la plupart d’entr’ellep, une seule eût suffi à la gloire d’un sculpteur. 84 statues ou groupes, 125 bustes, 305 bas- , reliefs, 46 monuments divers, ont été notés soigneusement par le -docte auteur du catalogue de son musée, M. le docteur'Muller. Cette facilité prodigieuse ne dégénéra jamais en négligence. Toutes ses ^créations restent remar­ quables; le temps ne peut que consacrer le succès qui les accueillait à leur apparition. r L’enfant du Nord réussit merveilleusement à condenser, sous la forme la plus sévère des beaux-arts, les radieuses visions qui hantaient son cerveau. Doué de qualités exceptionnelles, guidé par un sentiment profond d’esthé­ tique, formé par l’étude sagace des chefs-d’œuvre de l’anti­ quité et des meilleures statues modernes, son ébauchoir improvisait rapidement des œuvres puissantes d’une grâce indiscutable. Ce n’est point l’enfantement fougueux d’une pensée fiévreuse, comme le vautour de Prométhée on le cri jeté par l’archange vengeur à Àshavérus, qui lui impose sa tâche constante. L’âme sereine, qu’illuminent le devoir et la noble ambition, ne connaît point les secousses, les , anxiétés, les affres, des Michel-Ange et des Salvator Posa'. C’est Rubens, Raphaël, Yan Dyck, sûrs de leur talent,

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