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Les dix-sept statues d’Egine méritaient une étude aussi fervente et un labeur aussi soigné. Ces vénérables reliques gardent la première trace du .sentiment artistique grec. I Par leur date, comme par leur caractère spécial, elles forment le trait d'union entre les meilleurs types de l'école asiatique et les, superbes créations qui immortalisèrent Athènes. Sous les draperies à plis réguliers qui rappellent l’Ionie, vit déjà la figure grecque, mais avec des traits conventionnels, des dimensions plus grandes que, nature. L’anatomie des héros qui ornaient le temple de Jupiter panhellénien, est cependant correcte, les attitudes vivan­ tes et énergiques. L’école de Callon et d’Hégésias, quoique captivée par d ’immobilité et la rigidité des bronziers d’Egine, porte déjà en germe les qualités transcendentes qui brilleront d’un si vif éclat lorsque la Grèce, délivrée des Perses, bâtira de nouveaux ^temples pour remercier les dieux qui lui conservèrent la liberté. JComme un nouvel hommage rendu à . cette aurore du grand style, Thorvaldsen composa, dans le goût de .l’école qui nous légua les marbres d’Egine et le guerrier de Marathon, une superbe figure de l’Espérance, drapée, coiffée comme la Minerve d’Egine; tenant en. main le lotus égyptien, dont un savant anglais, M. Cooke, établis­ sait récemment le, symbplisme mystique, Cette statue, calme et placide, souvent reproduite par l’artiste, devint probablement son œuvre favorite. C’est sur elle qu’il pose le bras, dans la composition où le sculpteur s’est repré-

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