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de la Saint-Bar théléfiiy, jusqu'à ce qu’une balle d’arque­ buse frappa le sculpteur sur son échafaud, l’artiste danois demeurait impassible pendant qu’autour de lui grondaient les tempêtes humaines. „ . : ' Thorvaldsen songeait fréquemment au Danemarck. De­ puis longtemps il se proposait d’aller revoir le pays auquel il rapportait tous ses succès, de visiter les compatriotes qui, depuis la mort de ses parents, formaient sa seule famille. Encouragé dans son travail constant par les applaudisse­ ments de ces frères éloignés, soutenu par l’approbation d’un peuple éclairé, invité par son souverain, attendu par des amis sincères, il cherchait à se rendre libre pendant quelques mois, afin de rentrer à Copenhague. L’appel de la Suisse, qui réclamait de son talent lemonument commémo* ratifdes soldats tués à Paris en 1790; la mise au jour d’une carrière de marbre en Norvège; le placement de fonds bap­ tismaux qui lui avaient été demandés pour une église de Eionie ; lui permirent de réaliser,- en 1819, un projet long­ temps caressé, mais postposé à diverses reprises. Thorvald­ sen, qu’on atténdait à Lucerne, choisit la voie de terre. Il s’arrêta à Florence, à Parme, à Milan, pour examiner les richesses artistiques de ces villes illustres de l’Italie, puis franchit les Alpes et s’inspira de leurs sublimes paysages. Richement doté de cette impressionabilité qui est l’apa­ nage des intelligences artistiques, Thorvaldsen possédait au plus haut degré la faculté précieuse et délicate d’ouvrir son âme aux splendeurs de la nature, Il se souvenait des

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