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daires, le monument de Guttenberg est sévère. Au dessus des bas-reliefs qui retracent l’histoire de la découverte immense dont la Hollande dispute l’honneur à l’Alle­ magne, la statue du chercheur qui ouvrit l’époque mo­ derne en dotant la pensée d’une force indestructible, est grave el rigide. La pose et le costume se ressentent encoré du Moyen-Age, qui va disparaître à jamais ; les traits caractéristiques du visage expriment la résolution'iné­ branlable, la volonté qui brise toute entrave. Thorvaldsen ne traduit plus ici la fougue guerrière du Poniatowsky qu’il avait esquissé lançant son cheval dans l’Elster, ni la dignité pompeuse et un peu théâtrale du triomphateur, semblable au Marc-Aurèle du Capitole, cju’on lui fit exécu­ ter et qui a aujourd’hui disparu de Pologne. Guttenberg synthétise la force morale, l’énergie calme et intense du penseur qui suit sa route quoique puisse advenir, et ac­ complit résolument une mission civilisatrice. Sur ia grande place de Stuttgard, l’image colossale de Schiller se dresse fièrement, enveloppée d’un ample man­ teau dont les plis, largement jetés, entourent avec noblesse et légèreté le torse élevé du poète. La tête est d’une superbe énergie, s’alliant à l’attitude fière donnée‘à ce bronze. Entre tant de monuments dressés par l’Allemagne à l’àuteur du camp dé Wallenstein et de Guillaume Telj, on admire ces superbes bas-reliefs de la statue de Stutt­ gard, la victoirç et le génie de la poésie ; et surtout le noble front que viennent rafraîchir les brises du soir èt

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