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s’empressa de réaliser son projet définitif. Il fit emballer soigneusement tous ses objets d’a r t , pour lesquels le roi de Bavière lui offrait des sommes considérables, mais que l’artiste destinait à sa ville natale. Disposant de la fortune qu’il avait' gagnée par son travail, il assura le sort d’une fille, née d’un amour passager dont l’éclair avait sillonné sa confiante jeunesse et réduit en cendres ses tendres illusions. Le surplus des économies du sculpteur fût légué au musée qu’il comptait faire élever à Copen­ hague. En 1838, une frégate danoise venait chercher le statuaire et les trésors qu’il apportait généreusement à sa patrie. La traversée, cette fois, s’opéra sans accidents, tracassiers. Le 16 septembre, le navire jettait l’ancre à quelques encablures de la côte danoise. L’enthousiasme unanime attendait le sculpteur. Des centaines de barques, pavoisées aux couleurs nationales, saluèrent son arrivée, que le ciel du Nord éclaira d’une splendide aurore boréale. Les dieux Scandinaves faisaient descendre du.Walhalla. l’auréole des Ases sur le front de l’artiste qui sculpta si. habilement la Valkyrie, versant l’hydromel aux vaillants champions, prêts à sacrifier la vie pour la gloire du pays., Le lendemain, Copenhague recevait l’illustre artiste, qui désormais résida dans ses murs et ne revint à Rome que, passagèrement après une nouvelle marche triomphale à , travers l’Allemagne. Pour dater son retour le statuaire se. "émit de suite à l’œuvre : il composa son ange gardien, bas-relief d’une poésie exquise, d’une douceur touchante. — 72 —

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