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..Lorsqu'à la demande de son souverain, Thorvaldsen exécuta, pour la cathédrale de Copenhague, une série de statues importantes ; il s’appliqua activement à élever son talent au niveau de ses croyances religieuses. Un labeur de plusieurs années, dont ses maquettes nous montrent les progrès successifs, lui permit de modeler de superbes figures que ses élèves taillaient sous sa direction. Le fronton en haut-relief, de cette église représentant le sermon de St-Jean sur la montagne, est, dans l’art chrétien, ce que les groupes du Panthéon furent pour e polythéisme hellénique. Sévère dans le choix des .types dont il revêtait les saintes figures, l’artiste parvint à réunir une distinction parfaite et l’expression évangélique. Jamais il ne tomba dans l’erreur de Donatello, dont Brunelleschi critiquait le crucifix, disant: « vous avez « mis en croix un paysan et non un Dieu dont le corps n fut si parfait. « Les douze apôtres, aux attributs diffé­ rents, aux poses naturelles et savamment variées, aux draperies majestueuses, expriment à la fois le caractère historique de ces premiers disciples, la foi invincible q u i. devait changer la face du monde. Jésus-Christ, noblement drapé, le front incliné sous la pensée des misères terres- très, au regard angélique, les bras tendus pour confondre l’humanité dans un embrassement divin, est bien le Sau­ veur miséricordieux, pardonnant à ses bourreaux et se dévouant pour tous. Ce n’est point le juge redoutable de la fresque de la Chapelle Sixtine, l’ascète endolori des — 79 —

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