ICI,SECONSTRUIT
L’USINEDUFUTUR !
Un véritable quartier de l’innovation industrielle est en
train de naître au sud de Nantes, entre l’usine d’Airbus
et l’aéroport actuel : le Pôle industriel d’innovation
Jules-Verne. Voyage au cœur de l’usine du futur.
L
es bonnes nouvelles
se succèdent pour
l’industrie locale.
Le chantier naval
STX France à Saint-
Nazaire livre le plus grand
paquebot du monde. DCNS, lea-
der mondial du naval de défense,
et Airbus, l’avionneur euro-
péen, affichent des commandes
record. Tous à contre-courant du
fatalisme de la désindustriali-
sation, comme Daher, le cham-
pion caché de l’aéronautique,
qui vient de passer le cap du
milliard d’euros de chiffre d’af-
faires. Daher, qui, dès 2012, s’est
installé sur le Pôle industriel
d’innovation Jules-Verne. Tout
comme la société nantaise Sitia,
experte en ingénierie de bancs
d’essais. C’est là, entre l’usine
Airbus et l’aéroport Nantes-
Atlantique, que se construit
le Jules Verne manufacturing
park. « Ce site deviendra « the
place to be » de l’innovation et
de la recherche et développe-
ment (R&D) industrielle ! On
y viendra du monde entier »,
promet Fabien Arignon, direc-
teur général de Sitia, membre
du pôle de compétitivité EMC2.
Miser sur l’intelligence
collective
« C’est un endroit d’où émerge-
ront des start-up et de nouvelles
entreprises qui, dotées d’une
vision internationale, développe-
ront des procédés et des produits
innovants, générateurs de nom-
breux emplois qualifiés », assure
Patrick Cheppe, président du
pôle de compétitivité EMC2, l’un
des « piliers » du Pôle industriel
d’innovation Jules-Verne. Ici, les
technologies de pointe avancent
à grands pas, notamment au sein
des Technocampus. Ces centres
spécialisés permettent aux
grands groupes industriels, PME,
Le FabMake
souffle ses
deux bougies
Inauguré en septembre 2014,
le FabMake (ou « Fabulous
Makers of Manufacturing »)
est situé sur le site du
Technocampus Composites.
C’est un atelier de prototypage
où l’on trouve le nec plus ultra
de l’innovation technologique
pour créer et concevoir et
fabriquer un produit novateur.
Créateurs, chefs d’entreprise,
étudiants, porteurs de projets,
ingénieurs, techniciens,
chercheurs, industriels
viennent y travailler,
constituant une communauté
de 150 Makers.
www.fabmake.fruniversitaires, écoles, labora-
toires et organismes de formation
de travailler ensemble. Moyens
d’essais et d’expérimentation,
compétences et expériences y
sont mutualisés. L’objectif est
double : favoriser des projets de
R&D (plus d’un milliard d’euros
investis en 10 ans) conçus dès
le départ pour des applications
industrielles, en misant sur l’in-
telligence collective.
Nouveaux matériaux, techniques
avancées de soudage, robotique
industrielle sont par exem
ple conçus au Technocampus
Composites, ouvert depuis 2009.
Tandis qu’au Technocampus
Ocean, son alter ego sorti de
terre en 2015, ce sont des alliages
métalliques plus légers, plus per-
formants, des hydroliennes, des
procédés innovants de production
pour les industries navales et
maritimes, qui sont mis au point.
« L’industrie du futur existe déjà,
lance Patrick Cheppe. En nous
fédérant autour de projets col-
laboratifs, innovants mais prag-
matiques, nous créons un cercle
vertueux, développons les outils
de production les plus efficients
et améliorons la compétitivité
des filières industrielles. C’est
grâce à cet écosystème qu’Airbus
est toujours en activité à Nantes
et que Boeing vient de rejoindre
notre pôle de compétitivité ! »
Bâtir l’industrie du futur
Au début de l’histoire en 2004,
il y a des pionniers qui décident
d’anticiper les mutations indus-
trielles. Tels des « moteurs » fédé-
rateurs, ils font naître, grandir
contre vents et marée, et monter
en puissance, avec le soutien de
l’État et des collectivités terri-
toriales, le pôle de compétitivité
EMC2 (2005), les Technocampus
et l’Institut de recherche tech-
nologique Jules-Verne (2012).
Aujourd’hui le Pôle industriel de
l’innovation Jules-Verne, qui réu-
nit l’ensemble, déborde de projets
et s’étend sur de nouveaux ter-
ritoires, les Régions Bretagne
et Centre-Val de Loire. Un
label a aussi été créé : le « Jules
Verne Manufacturing Valley ».
« Notre pari est de construire,
pour le bien commun du ter-
ritoire, le « Nantes Institute of
Technology », à la croisée de la
Silicon Valley, du Massachusetts
Institute of Technology (MIT)
et des Compagnons du Devoir,
prône Patrick Cheppe, mais aussi
de remettre de l’humain dans le
monde de l’entreprise techno-
logique. » L’usine du futur est
déjà là.
•
Cécile Faver
www.pole-emc2.fr www.technocampus.fr/fr www.irt-jules-verne.frC.Blanchard
Grandangle
Pôleindustrield’innovationJules-Verne
2-
NantesMétropole-
Hors-série-Janvier2017
manufacturing park
PÔLE INDUSTRIEL D’INNOVATION