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L

e 30 septembre 2017, le régime des quotas de

production de betteraves sucrières prendra fin.

Institués en 1968, les quotas sucriers sont

actuellement régis par un règlement datant de 2006 et qui fixe

à 13,5 millions de tonnes la production annuelle au sein de

l’Union européenne, assortie de prix de référence et de prix

minimum garantis pour les producteurs. L’existence d’une pro-

duction hors quota, associée à des importations en provenance

de différents pays, notamment d’états d’Afrique, des Caraïbes

et du Pacifique et de pays moins avancés, permet de couvrir la

consommation de sucre de l’UE, qui se situe aux alentours de

16 millions de tonnes.

« Le contingentement de la production

limite les velléités d’exportation des industriels européens »

,

analyse Xavier Cassedanne, expert des filières grandes cultures

à la direction de l’Agriculture du Crédit Agricole.

Maîtriser les coûts de production

Connectés aux cours mondiaux et d’ores et déjà confrontés à la

concurrence de pays tiers sur le marché intérieur, les planteurs

européens, au premier rang desquels figurent les Français,

n’ont pas, a priori, de raison objective de redouter l’après-

quota. La France est le premier pays producteur de sucre de

betterave au monde, avec une production d’un peu plus de

4 millions de tonnes de sucre. La productivité moyenne fran-

çaise est de 13,1 t/ha de sucre blanc, contre 9 t/ha pour la canne

à sucre. Elle augmente du reste de 2% par an et les scientifiques,

La suppression des quotas ouvre des perspectives de développement

à la France, premier producteur européen. Moyennant deux défis :

la maîtrise des coûts de production et l’appréhension de la volatilité.

fédérés au sein du programme de recherche Aker, escomptent

un gain de productivité de 4% d’ici à 2020.

« Le point de vigi-

lance se situe du côté des coûts de production»

, estime Xavier

Cassedanne.

« Pour rentabiliser leurs usines et développer leurs

capacités exportatrices, les industriels vont inciter les agricul-

teurs à produire davantage. Pour assurer leur propre rentabi-

lité, les planteurs vont devoir optimiser leur coûts de production,

et ainsi déjouer les fluctuations de cours »

. La Confédération

générale des planteurs de betteraves (CGB) anticipe une hausse

de la production nationale de 17%.

Appréhender la volatilité

En betterave comme en céréales ou en lait, la libéralisation du

marché aura pour corollaire une exacerbation de la volatilité

des cours. Pour s’en prémunir, les producteurs, représentés par

la CGB, ont négocié un accord interprofessionnel, qui ouvre la

voie à une contractualisation offrant des garanties en matière

de tonnage et de prix. Une première parade, qui nécessitera

d’autres leviers d’ajustement.

« La révision de la Politique agri-

cole commune, à mi-parcours en 2018 sinon à échéance en

2020, sera l’occasion d’explorer de nouveaux instruments de

stabilisation des revenus »

, anticipe Xavier Cassedanne.

« Le

lancement, à l’automne prochain, d’un marché à terme dédié

au sucre sur Euronext, va également dans ce sens »

. En atten-

dant la cote du marché à terme, la betterave sucrière a plutôt la

cote au regard des niveaux de cours actuels.

Betterave sucrière,

du quota à la cote

65%

C’est le taux de

subvention accordé

aux contrats socle

d’assurance récoltes

prairie pour l’année

2016, moyennant une

franchise de 25 %.

P

ublié au Journal officiel le 31 décembre 2016, le décret n°2016-2009 du

30 décembre 2016 fixe pour les années 2016 à 2020 les modalités de

fonctionnement des contrats d’assurance récoltes subventionnés. Pour les campagnes

2017 à 2020, le taux de prise en charge des primes ou cotisations éligibles sera fixé

annuellement par arrêté des ministres chargés de l’Agriculture, de l’Économie et du

Budget. En ce qui concerne les prairies, le seuil de déclenchement et la franchise sont

fixés à 25% pour percevoir la subvention maximale.

DÉCRYPTAGE

mars 2017

Numéro

1