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Coups d’œil

Planter dans les murs

Et la Mouissone vous offre un « terrain de jeux» assez exceptionnel pour cela. C’est venu progressivement. Mon premier jar- dinier était un destructeur ! Il faisait place nette, il coupait, il enlevait. C’était propre, mais vide. Son successeur avait le même genre d’ap- proche. J’ai donc pris les choses en main avec l’aide, ô combien précieuse depuis une dizaine d’années, de Cyril Valhérie, qui gère le domaine et, depuis l’année dernière, de Sally McCarrick, ma jardinière en chef, qui a toutes les compé- tences techniques requises pour mettre en œuvre mes envies. Les consignes sont simples : imaginer Chelsea! D’abord, il faut savoir que ce jardin n’est pas un musée, et c’est pour ça que les végétaux ne sont pas étiquetés. Je n’ai pas de plantes favorites, ou plutôt, si : j’en ai plein et ça change tout le temps! Donc, vous verrez beaucoup de diversité dans un jardin en constante évolution, que je veux juste amener à maturité. Sans extravagance, car au final, à la Mouissone, ne restera que ce qui marche et qui résiste. Ces 3 hectares sont foisonnants. Comment conseillez-vous de les appréhender ?

Ce n’est pas parce qu’il y a des murs qu’on ne peut pas planter ! On peut les habiller de végétaux : à gauche, des rosiers grimpants, pas encore en végétation,

mis en place par les premiers propriétaires et mélangés à des R. mutabilis . À leur pied, des scilles du Pérou. On peut aussi insérer le végétal dans le minéral. Les aéoniums se prêtent parfaitement à l’exercice. Ces succulentes n’ont besoin que de peu de sol pour s’enraciner, les interstices des restanques en ont bien assez. Et de petits prélèvements de 2 ou 3 cm sur le pied mère suffiront pour émettre des racines et les aider à se propager rapidement.

L’histoire du jardin

Grasse est aujourd’hui connue comme la capitale mondiale du parfum, mais la culture de l’olivier est pourtant largement antérieure à celle des plantes à parfum. La Mouissone conjugue ces deux emblèmes du patrimoine local. En effet, elle fut longtemps rattachée à

la propriété voisine du parfumeur Léon Chiris, le château Saint- Georges, où la reine Victoria se rendait régulièrement, tout en abritant 250 oliviers encore en production. Quand Lady Lockett en fit l’acquisition, le domaine était quasiment à l’abandon.

12 • Détente Jardin - janvier/février 2019

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