Journal C'est à dire 217 - Janvier 2016

D O S S I E R

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Commerce Le porte-monnaie suisse remplit les magasins mortuaciens

La clientèle suisse profite au commerce du Haut- Doubs qui, même s’il s’en cache parfois, n’a sans doute jamais été aussi prospère. L’alimentaire demeure le grand gagnant.

responsable de l’enseigne “Sport Aventure” à Morteau, spéciali- sé dans les sports d’hiver et de montagne. Selon le commer- çant, “le client suisse est exi- geant mais fidèle” dit-il. En revanche, il se souvient d’une autre époque, encore plus pros- père : “En 1990-1995, il nous arrivait de passer un carnet de détaxe (25 pages) le samedi. C’était la période où nous étions encore au franc et le franc suis- se était fort. On ressent une hausse car dans notre domai- ne la différence de prix les inci- te à acheter ici même si les Suisses possèdent une offre plus importante. Nous sommes contents de les voir d’autant que ce sont des passionnés de sport.” La communauté de communes du Val de Morteau - qui gère le développement économique - ne possède pas de chiffres pré- cis du nombre de clients suisses mais estime que “l’activité a été soutenue grâce au taux de chan- ge. Le franc suisse a profité aux commerces du secteur” commente la C.C.V.M. À Pontarlier, le samedi, les par- kings affichent quasiment com- plets. Du côté d’Hyper U, on a le succès assez modeste. David Gagnepain, le patron confirme une “petite progression du chiffre d’affaires en 2015” , sans que cela soit lié uniquement aux Suisses. Même son de cloche chez Leclerc à Houtaud où David Hatton

P as encore de bouchons le samedi pour accéder à la zone commerciale de Morteau, à la différence de celle des Grands-Planchants à Pontarlier. Et pourtant, le flux de véhicules, suisses notamment, n’a cessé d’augmenter dans le Val depuis l’abandon du taux plancher du franc. Il suffit de se poster à n’importe quelle heu- re de la journée pour aperce- voir les véhicules immatricu- lés en Suisse. Un afflux qui pro- fite surtout aux magasins ali- mentaires. Au Russey, on se res- sent également la progression de la clientèle suisse venue cher- cher des prix mais aussi des denrées qu’ils ne trouvent pas toujours chez eux. du volume du chiffre d’affaires qui s’explique par la position géographique, moins proche de la frontière comme l’est Mor- teau. Et pourtant, grâce au bouche-à-oreille et aux opéra- tions de communication, les clients helvètes sont de plus en plus nombreux à franchir les portes du supermarché de Au Super U du Rus- sey, cette clientèle ne représente “que” 5 %

2 000 m 2 . “Effectivement, il y a de plus en plus de clients suisses, rapporte Laëtitia Fes- selet. Ils cherchent une ambian- ce de travail agréable, des pro- duits de qualité. Grâce à une opération de communication en direction de la Suisse (N.D.L.R. : opération Bananaction), nous avons ressenti une évolution positive.” À Morteau, l’attrait suisse se mesure dans un fait, relevé par Pôle emploi : depuis 2014, les offres d’emploi dans le tertiai- re (commerce, textile, habille- ment…) ont supplanté les offres d’emploi industrielles. C’est la preuve que certains com- merces se portent bien. variable. Elle varie en fonction du taux de change bien sûr mais surtout à la confiance. Une fois qu’un client suisse est venu, il revient…” , encore faut-il qu’il franchisse la porte. C’est donc dans la communication envers ce public que les enseignes doi- vent progresser. Un constat par- tagé par Philippe Jeanmonnot, Dans un magasin de bricolage mortuacien, on juge l’apport de la clientèle suisse “très

À toute heure de la journée, les clients suisses du canton de Neuchâtel mais aussi de Berne viennent consommer à Morteau.

“Communiquer là-bas.”

explique : “Ce qui fait d’abord la richesse économique du Haut- Doubs, ce sont les frontaliers. Après une période de prudence liée à la mise en place du droit d’option, ils ont retrouvé la confiance.” Suisses et frontaliers ont alors profité de l’augmentation de leur pouvoir d’achat. À la Fédération Commerce

Grand Pontarlier, Denis Gérô- me affiche un grand sourire. “On va réaliser 700 000 euros de chiffre d’affaires avec les chèques- cadeaux, soit 20 % de mieux qu’en 2014. Ce dispositif constitue à mes yeux le meilleur baromètre de l’activité économique. Sans compter que c’est un excellent outil de fidélisation.” Cette pro- gression s’explique aussi par un

élargissement de la zone de dif- fusion des chèques-cadeaux aux secteurs de Morteau (il existe une carte Val commerce à Mor- teau) et de Mouthe. Le prési- dent de la Fédération Commerce Grand Pontarlier estime que la part de la clientèle suisse a pro- gressé de 5 % en nombre, pas- sant de 15 % à 20 % depuis un an.

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