GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU

COMPRENDRE LA RÉGION 236

de Champlain , aborde l’Acadie (actuelles provinces de Nouvelle- Écosse et du Nouveau-Brunswick, au Canada) en 1604. C’est le début d’une période de colonisation à laquelle participeront bon nombre de Bretons, Normands et Poitevins. Mais par le traité d’Utrecht de 1713, l’Acadie est cédée à l’Angleterre. Commence alors, pour les Acadiens, une période difficile. En 1755, le gouverneur britannique leur présente un ultimatum : partir ou se soumettre au nouvel ordre. Face à leur refus, il signe l’ordre de déportation, c’est le Grand Dérangement . Certains se cachent, d’autres fuient, se fixent en Louisiane ; ceux qui sont exilés en France sont recueillis dans les grands ports, à Belle-Île en Bretagne, puis dans la région d’Archigny près de Châtellerault. La ferme acadienne d’Archigny, le Musée municipal de Châtellerault , la Maison de l’Acadie à La Chaussée (au sud de Loudun), la chapelle de Falaise aux Ormes sont autant d’étapes du souvenir acadien dans le département de la Vienne. Les dames et leur château souvent été l’œuvre de femmes, ou celles-ci ont été l’âme de ces demeures. À la Cour, leur rôle politique devient primordial, tandis que le faste parfois tapageur dont elles s’entourent contribue au rayonnement artistique du royaume. AGNÈS SOREL Née en Touraine, Agnès Sorel (vers 1420 ?-1450) est officiellement la favorite en titre du roi, et cela pour la première fois dans l’histoire de France. Délaissée, la reine Marie d’Anjou, dont la si belle Agnès fut la Le déploiement de grâce des châteaux de la Renaissance a

suivante, se morfond… Pendant cinq ans, Agnès Sorel a une grande emprise sur le roi Charles VII jusqu’en politique ; elle le guérit de ses dépressions, lui donne quatre filles, l’entoure de conseillers de valeur qui contribuent à la relève du pays. Mais elle scandalise tant la Cour que le peuple par ses tenues et son goût du luxe et, malgré une réelle charité, est détestée, tout particulièrement du fils de sa rivale, le futur Louis XI. En 1449, lasse des vexations de ses ennemis, elle abandonne Chinon et la Cour pour Loches. Enceinte, elle tente de rejoindre Charles VII qui guerroie en Normandie en 1449. Le 9 février elle est prise d’un « flux de ventre » à Jumièges et rend l’âme dans de terribles souffrances quelques jours plus tard. Son cœur reste à Jumièges, son corps repose à Loches. DIANE DE POITIERS Un siècle plus tard, une autre belle allie son destin au Val de Loire : la célèbre Diane de Poitiers (1499-1566) reçoit le château de Chenonceau d’Henri II. Elle s’y attache et charge Philibert Delorme de bâtir le pont qui relie le château à l’autre rive du Cher. Jusqu’à son extrême vieillesse, Diane garde une vigueur de corps et d’esprit qui émerveille ses contemporains. Prenant elle-même des décisions d’État, elle négocie avec les protestants, distribue magistratures et dignités, et, à la grande humiliation de la reine Catherine de Médicis, se charge de l’éducation des enfants royaux. Sa personnalité est telle qu’il n’est guère d’artistes de ce temps qui ne nous en aient laissé un portrait. CATHERINE DE MÉDICIS Catherine de Médicis figure à la Cour pendant 55 ans, sous cinq

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