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B io d i v e rs i t é

Chauves-souris, même pas peur !

Rhinolophe, murin, pipistrelle ou sérotine… Sous ces noms énigmatiques se cachent les espèces de chauves-souris les plus communes au jardin et dans nos maisons. Comment cohabiter avec ces mammifères volants qui sont les meilleurs anti-moustiques du monde?

L ongtemps maudites, les chauves-souris sont protégées depuis 1981 en France, où l’on compte 35 espèces. L’état de leurs popu- lations n’en reste pas moins préoccupant. Parmi les causes de leur régression : le recours aux pesticides, la disparition de leur habitat, la pollution lumineuse, la prédation des chats… Opération Refuges Portée par la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) au niveau national, l’opération «Refuges pour les chauves-souris» vise à favori- ser leur présence au jardin et à mieux les tolérer dans les bâtiments. Les jardins constituent pour elles des terrains de chasse privilégiés, et les combles, caves, fissures et cavités des murs sont prisées pour mettre bas, hiberner ou se reposer. En adhérant à l’opération Refuges, le propriétaire s’engage à limiter les dérangements, il reçoit un guide tech- nique et bénéficie de l’expertise d’une association locale, en cas de travaux par exemple. Chauve qui peut ! • Il arrive, l’été, qu’une chauve-souris entre dans la maison . Gardez votre calme et éteignez la lumière, ouvrez les fenêtres : elle repartira vite. • Gare au papier tue-mouches, où elles peuvent se coller. • Si vous trouvez un bébé chauve-souris, en juin ou juillet seulement, tentez de le replacer près de sa colonie, souvent à l’aplomb du lieu de découverte : sa mère le récupérera. • Les chats blessent souvent des chauves-souris. Si l’animal gît au sol, il est

Pourquoi elles sont utiles ?

Elles sont toutes insectivores et sont très performantes pour nous débarrasser des moustiques dès la nuit tombée.

© Getty Images/iStockphoto

Une pipistrelle

© Elena Faurere

Des abris sur mesure « Mieux vaut garder des gîtes existants plutôt que d’installer un nichoir artificiel, conseille Fanny Paperin, chargée de

tuile faîtière ou placez sur le toit des tuiles d’aération qui permettent aux animaux d’accéder au vide entre lambrissage et tuiles.

mission chiroptères à la SFEPM, d’autant plus qu’ils répondent à des exigences précises de température, luminosité et humidité. » Laissez un orifice accessible sous la

Si vous abritez une colonie, une bâche étanche à l’aplomb permettra la récolte d’un merveilleux

engrais ! Conservez les arbres creux. « Réalisez vos travaux d’élagage de préférence entre août et septembre, c’est la période de transit entre le gîte de mise bas et le lieu d’hibernation » , explique Fanny Paperin.

en péril. Enfilez vos gants de jardinage et déposez-le délicatement dans une boîte à chaussure, au frais (cave, sous-sol…). Contactez vite un centre de soins spécialisé (liste

© bluejeansw - stock.adobe.com

sur le site de la SFEPM : www.sfepm.org/SOSChiropteres.htm) • Pour créer un refuge : 0248704003 ou contact@sfepm.org. • À lire : Chauves-souris d’Europe - Connaître, identifier, protéger, par C. Dietz et A. Kiefer, éd. Delachaux et Niestlé, 39,90 €.

Le seul mammifère qui vole !

© Bio Blitz - Flickr

70 • Détente Jardin - N° 138 juillet/août 2019

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