Journal C'est à Dire 107 - Janvier 2006

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Le Russey Février 1906 : quand la résistance s’organisait dans les églises

12 février 1906. Le 13, c’est Maîche qui doit passer à l’in- ventaire. On a compté jusqu'à 300 soldats sur le Plateau de Maîche pour aider les agents du fisc à faire leur travail. Le sommet de la résistance est atteint dans l’église du Rus- sey, surnommé dans la presse nationale “le fort Chabrol de l’Est de la France”. L’édifice reli-

liques, ça a été beaucoup plus problématique, raconte Jean- Michel Blanchot, historien maî- chois. Une grosse maladresse s’est glissée dans la circulaire d’application de la loi où il était stipulé qu’on allait même “ouvrir les tabernacles.” Cette phrase a été considérée par les catho- liques comme un acte profana- toire.”

Il y a 100 ans, la loi de séparation de l’Église et de l’É- tat allait provoquer sur le Plateau de Maîche un des épi- sodes les plus marquants de son histoire. Les inventaires des biens ecclésiastiques ont donné lieu à de vives que- relles. Épisode le plus marquant : l’inventaire du Russey le 12 février 1906.

C’ est l’article 3 de la loi de séparation de l’Église et de l’État qui mettra le feu aux poudres. Selon cette fameuse loi promulguée au journal officiel de la République les 9 et 11 décembre 1905, l’État remet- tait aux mains de l’Église tous les biens ecclésiastiques sous condition qu’elle crée des asso-

ciations cultuelles. Mais comme il s’agit de donner aux religions les biens ecclésiastiques, il fal- lait commencer par connaître l’état de ce patrimoine religieux. “La loi prévoyait donc dans son article 3 de dresser un inventaire à titre conservatoire des biens en question. Cela n’a posé aucun problème pour les juifs ni pour les protestants. Chez les catho-

Dès le début du mois de février 1906, l’État a dépêché dans toutes les pro- vinces de France des agents du fisc, char- gés de faire l’inven-

gieux est pris d’assaut par les habitants qui se barricadent à l’in- térieur, empêchant tou- te intrusion étrangère. “Sur le Plateau de Maîche, les agents du

“Les agents sont ramenés au train à coup de boules de neige.”

taire des biens de l’église. Ce travail de longue haleine a débu- té à Paris, le 1 er février, dans l’église Sainte-Clothilde. Dès le lendemain, les premiers inci- dents éclatent, toujours à Paris. Le 5 février, les inventaires débu- tent à Besançon. Les premiers véritables actes de résistance débutent le 11 février suite à l’encyclique “Vehementor nos” qui condamne la loi de décembre 1905. “Cet engagement du pape Pie X est considéré com- me un encouragement à la résis- tance” poursuit l’historien. Le 12 février, les choses se gâtent dans le Haut-Doubs. Et parti- culièrement au Russey. L’abbé Monnier, curé de la paroisse, fait le tour de la population pour une mobilisation générale. “C’est en plein hiver, les agriculteurs ont du temps libre. Ils répondent en masse à l’appel. Et même les patrons des usines ont donné congé à leurs employés.” L’acte de baptême de la résistance dans le Haut-Doubs est bien ce

fisc sont ramenés au train à coup de boules de neige, quand ce n’est pas de coup de pied aux fesses. Pendant plusieurs semaines, les habitants et l’administration ont joué un véritable jeu de cache- cache.” Résultat : jamais l’égli- se du Russey n’aura pu être inventoriée, malgré plusieurs tentatives. Comme au Mémont, l’inventaire aura été fait par un agent revenu incognito , qui n’a pu faire son travail autrement qu’en lorgnant à travers le trou de la serrure de l’église… “Des hommes seront faits prisonniers, arrêtés pour outrage. Ils sont passés pour de véritables héros” poursuit Jean-Michel Blanchot. L’épisode des inventaires a rapi- dement fait place à la délicate question des crucifix dans les lieux publics, et notamment les écoles. “Dans le Doubs, il y a eu 45 % de refus de retrait des cru- cifix, dont l’essentiel dans le Haut-Doubs. L’archevêché de Besançon a même décerné des crucifix d’honneur aux maires

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attachés à leurs racines catho- liques. Il suffit de se pencher sur la porte de l’église des Écorces, aujourd’hui encore. On y ver- ra, sur une plaque d’émail, l’ins- cription suivante : “Mars 1906. Inventaire sacrilège, portes enfon- cées, avec escorte de 25 gendarmes et 300 fantassins.” La rancune est tenace. ■ J.-F.H.

qui ont refusé de décrocher l’em- blème.” Les élus du Bizot, de Grand’Combe-des-Bois, des Écorces, de Trévillers ont notam- ment été décorés. Dans 95 % des communes de France, l’inventaire des biens de l’église est passé inaperçu. C’était sans compter sur l’esprit de résis- tance des montagnons du Pla- teau de Maîche, viscéralement

Une conférence de Daniel Longchampt, historien spécialiste de la question, sera donnée au Russey au cours du mois de février 2006. Renseignements à la mairie du Russey

La population du Haut-Doubs attendait de pied ferme l’agent du fisc devant l’église.

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