Journal C'est à Dire 107 - Janvier 2006

27

L E P O R T R A I T

Morteau

Il y a 45 ans, presque jour pour jour, une droguerie ouvrait ses portes rue Pasteur à Morteau. Toujours fidèle au comptoir, Gilberte Beltramelli est sans doute aujourd’hui la plus ancienne commerçante de la ville. Elle pré- voit de fermer prochainement sa boutique. Doit-on la croire… Gilberte Beltramelli : une commerçante qui défie le temps

I l est des endroits sur les- quels le temps n’a plus de prise. Patiné par les années. D’emblée, c’est le parfum que l’on se remé- more en pénétrant dans le magasin. L’odeur caractéristique des drogueries de notre enfan- ce. Ensuite, on se souvient du décor, inchangé. Même les marques des produits mis en rayon ont ce parfum d’autrefois. Le 16, rue Pasteur à Morteau est certainement la dernière adresse de la ville à ne pas avoir changé de physionomie depuis le jour de son ouverture, en jan- vier 1961. Par le fait, celle qui est à la tête de ce commerce hors d’âge, est la plus ancienne com- merçante de Morteau. Malgré les années, Gilberte Beltramel- li n’a rien perdu de son élégan- ce et de ses bonnes manières. Jupe impeccablement mise, petites boucles d’oreille et bague assortie, maquillage soigneu- sement posé. Le charme suranné de son maga- sin en ferait presque un musée dédié à la ménagère. Ici, on arri- ve à dégoter l’introuvable : la toile cirée dont on croyait les motifs oubliés, le vitrificateur à meubles, le nettoyant protec- teur introuvable en grande sur- face, le détartrant suisse depuis longtemps épuisé ailleurs…Mal- gré l’évolution des habitudes d’achat, malgré l’implantation des grandes surfaces dans le sec-

teur, malgré la poussée des dis- counters , malgré sa position géo- graphique, cette caverne d’Ali Baba ne subit pas l’emprise du temps. Imperturbable. Comme Gilberte Beltramelli. Pourtant, la responsable a dépassé “lar- gement” selon ses mots, l’âge légal de la retraite. Mais elle continue, toujours avec la même envie. Pourtant, rien ne la pré- destinait à ouvrir une drogue- rie. Nous sommes au début des années 60. L’entreprise fami- liale de peinture créée par son père Placide est plutôt floris- sante. En même temps, l’horlo- gerie continue à faire les beaux j’avais horreur de ça” avoue-t- elle. C’est alors que son frère Émile lui conseille d’ouvrir une droguerie. Elle y vendrait notam- ment peintures et papiers peints, la spécialité de l’entreprise. “J’ai ouvert le magasin en janvier 1961. Je n’avais aucune notion du commerce. Dès le premier jour, j’étais au paradis.” Nous sommes à une époque où le com- merce de détail ne souffrait pas de concurrence. Il y avait les col- lègues : une autre droguerie pla- ce Carnot (où est l’actuelle phar- macie), puis la quincaillerie de jours de Morteau. Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, Gilberte est mise à l’établi. “J’ai appris à faire des réglages,

Pierre Lambert (aujourd’hui la Dentellière), celle de Jean Létoublon un peu plus bas dans la rue Pasteur. Le commerce de Gilberte - rapidement connue sous le surnom de Bébette - a vite décollé. Si bien que les affiches publicitaires qu’elle avait prévu de diffuser dans le Val de Morteau pour annoncer l’ou- verture de son commerce sont toujours dans son arrière-bou- tique, intactes… En 45 ans, la Bébette n’a donc jamais fait de publicité. Aujour- d’hui, il n’y a aucune raison que ça change. Tout comme ses méthodes de travail, entière- ment à la main. “Je fais tout de l’opinion du progrès. Je ne sais même pas taper à la machine, alors un ordinateur, vous pen- sez… Je m’y mettrai quand je serai en retraite…” Si sa façon de travailler n’a pas bougé d’un iota, il en est de même pour l’agencement de son magasin. La peinture des pla- fonds n’a jamais été refaite, le comptoir rouge, usé par les ans, est toujours le même, les rayons également. Seule différence aujourd’hui, ils sont sans dou- te moins fournis qu’avant. Gil- berte Beltramelli avoue qu’el- A à Z toute seule. Les commandes, la comp- tabilité… Je n’ai pas le temps de suivre le progrès. D’ailleurs, je ne partage pas toujours

“Je ne partage pas toujours l’opinion du progrès.”

Gilberte Beltramelli a ouvert sa droguerie en janvier 1961. Depuis, l’endroit n’a pas changé.

le “ne passe plus de commandes. Je compte bientôt m’arrêter.” Quant à savoir le moment où elle tournera pour la dernière fois la clé de l’entrée, Gilberte préfère rester vague. “J’ai enco- re trop de choses à faire, je ne peux pas arrêter mon activité tout de suite…” Voilà 45 ans que la vie suit son cours tranquille dans la dro- guerie de Gilberte. Bien sûr, les clients se sont faits un peu plus rares depuis quelque temps. Mal- gré tout, “les années sont pas- sées sans que je m’en aperçoi- ve. C’est il y a deux ans seule- ment que je me suis aperçu que

té aime trop son indépendance pour un jour devoir retrouver le cours d’une vie de retraitée ordinaire, comme des milliers d’autres. Malgré ses intentions de mettre un terme à sa longue carrière de commerçante en cet- te année 2006, gageons qu’el- le passera encore de longues heures derrière ce comptoir rou- ge. Et le jour où elle baissera définitivement les stores de sa boutique, quoi qu’il advienne du 16 rue Pasteur, l’endroit sera à jamais imprégné du sourire de Gilberte. ■ J.-F.H.

j’avais dépassé l’âge de la retrai- te !” confie l’alerte septuagénaire qui aura passé le plus clair de sa vie dans sa droguerie. Les sorties, elles se résumaient jus- qu’à une période très récente, aux salons professionnels - Stras- bourg, Moulins… - auxquels se rendait Gilberte. Mais aus- si aux escapades touristiques qu’elle effectue encore avec quelques amies, au volant de sa voiture. À son rythme. Bébet- te n’est “pas nostalgique du pas- sé. Je suis aussi heureuse aujour- d’hui qu’au début.” Alors pourquoi songer à arrê- ter ? Cette dame férue de liber-

Pour la 2 ème année consécutive, la société Bâtiments et Logements Résidentiels, par abréviation “BATILOR” , basée à Ecole-Valentin, principal constructeur de Maisons individuelles en Franche Comté, vient de se voir décerner le “Trophée d’or” Vivrelec pour la région Grand Est ( 19 départements ), dans la catégorie “- de 110 000 euros”: trophée récompensant la qualité sur divers critères ( architecture, innovation, isolation, performance thermique, rapport qualité /prix, originalité, etc ... ) Il faut rappeler que ce constructeur qui réalise quasiment 200 maisons par an en Franche-Comté, a déjà obtenu ce label de qualité en 2004, ce qui lui avait permis de concourir au niveau national et de décrocher la 3 ème place nationale de la catégorie : David BAUDIQUEY, PDG de la société ayant fait apprécier le temps d’une soirée, à un public Parisien, la qualité des constructions Franc-Comtoises. Cette nouvelle récompense de sa démarche qualité intervient alors qu’en parallèle, la société BATILOR est entrée en 2005, dans le cercle très fermé des 100 plus belles entreprises indépendantes de France, pour sa solidité financière (Magazine l’ENTREPRISE juillet 2005 ) : le dirigeant rappelant que cette solidité rassure autant ses clients, que son réseau d’artisans Le constructeur de Maisons individuelles BATILOR À nouveau “Trophée d’or” sur les 19 départements de l’Est de la France “L’entreprise Batilor a déjà obtenu ce label qualité en 2004”. SPÉCIAL HAUT-DOUBS

triés sur le volet, partenaires pour certains depuis plus de 20 ans. Des prix extrêmement compétitifs associés à une qualité de réalisation qui a fait sa réputation permettent à la société BATILOR d’aborder l’année 2006 en pleine confiance. Le bouche à oreille fonctionne bien

Quand construire rime avec plaisir, …

MAISON EXPOSITION Secteur Haut-Doubs et BESANÇON À AVANNE (300m de la maison de retraite d’Avanne) 03.81.52.13.26

SIÈGE SOCIAL ÉCOLE VALENTIN (100m avant Carrefour) 03.81.88.26.26

MAISON EXPOSITION Secteur BELFORT-MONTBÉLIARD À HÉRICOURT 15, Rue Maurice Ravel (Sortie Héricourt Chenevière sur voie rapide) 03.84.46.21.11

www.batilor.fr

Publi-info

Made with FlippingBook Online newsletter