Journal C'est à Dire 107 - Janvier 2006

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V A L D E M O R T E A U

La maison Faivre transformée en pôle multi-services La mairie des Gras s’installera bientôt au cœur du village. Dans le même bâtiment, outre la supérette déjà en place, une biblio- thèque, une salle des associations et quatre appartements seront aménagés. Coût du projet : 700 000 euros. Les Gras

La maison Faivre, telle qu’elle se présente aujourd’hui, a été édifiée entre 1912 et 1914.

C’ est LE projet du man- dat actuel. Conscients que l’actuelle mairie est installée dans des locaux indignes du XXI ème siècle - accès diffici- le, confort précaire -, les élus des Gras ont depuis longtemps signi- fié leur souhait de donner au vil- lage une mairie digne de ce nom. Un premier projet avait été pré- senté à la population. Le coût de cette construction - 550 000 euros uniquement pour abriter la mai- rie et une salle associative - avait été jugé trop important par les habitants. La mairie a donc revu sa copie et trouvé une solution censée fai- re l’unanimité. “Nous avons eu l’occasion de racheter la maison

Faivre, une très belle demeure située au cœur du village, pour la somme de 183 000 euros, explique le maire Jean-Paul Bul- liard. L’idée est désormais d’amé- nager non seulement une nou- velle mairie mais également une bibliothèque, une salle réservée aux associations du village et

la commune, la charge restera donc limitée” assure-t-il. Les appartements en question seront réhabilités par un hom- me du pays, Philippe Drezet, pour H.D.L. 25. Le prix des appartements, classés en loge- ments sociaux, sera plafonné à “environ 450 euros par mois” ,

pour des surfaces qui oscillent entre 87 et 100 m 2 . “Trop souvent, on ne peut pas satisfaire la demande des jeunes

aux anciens, ainsi que quatre appartements dans les deux derniers étages. Avec la rénova- tion, le coût total du pro-

Objectif 800 habitants aux Gras.

de la commune qui sollicitent un appartement aux Gras. Résul- tat, ils vont ailleurs, et aumoment de construire une maison, ils ne reviennent pas aux Gras. Ces nouveaux logements seront une

jet s’élève à 720 000 euros. Avec les appartements et le Vival, nous rentrerons tous les mois 2 000 euros de loyers. Ce projet est sub- ventionné à hauteur de 39 % par les collectivités publiques. Pour

Un bâtiment chargé d’histoires A vant son rachat par la commune des Gras, cette bâtisse bourgeoise était la propriété de deux frères, Jean et René- Claude Faivre, originaire des Gras. L’immeuble a été construit par leur grand-père, Henri Faivre, en 1912. Il est édifié sur une parcelle d’environ 19 ares au centre du village. À cette époque, il fait office d’hôtel, d’auberge, de boulangerie et d’épicerie. En 1926, Henri Faivre cède l’ensemble du fonds de commerce à Madame veuve Laurent Vermot-Des- roches, fonds qui sera successivement géré ensuite par le couple Sauvonnet, puis messieurs Monnet et Cheval, monsieur et made- moiselle Lallemand, monsieur Bourdin, etc., avant de fermer définitivement ses portes en 1958. Pendant l’Occupation, l’hôtel a été réquisitionné par les Alle- mands, puis occupé par les F.F.I. Il a même servi à héberger des rapatriés d’Algérie dans les années soixante. Il a ensuite long- temps servi de résidence de vacances. Après le décès de Roger, le fils d’Henri Faivre en 1989, la mai- son devient la propriété de Jean et René-Claude, les fils de Roger Faivre. En septembre 2004, la commune des Gras rachète la maison Faivre.

réponse adaptée à ce genre de demandes” poursuit le maire. La surface totale à aménager s’élè- ve à 554 m 2 . L’idée poursuivie par la mairie est de pouvoir maintenir la population dans cette commune, où autrefois vivaient 1 000 habitants. “Les Gras étaient tombés à 575 habi- tants. Pour l’instant, nous sommes environ 700. L’objectif est de remonter à 780-800 habi- tants, pour pouvoir maintenir des services comme l’école et le commerce de proximité notam- ment” ajoute le maire. Le chantier a démarré en décembre. La livraison de ce bâti- ment totalement réhabilité est programmée “au 1 er novembre prochain, sauf aléas” indique M. Bulliard. Près d’un siècle après sa construction, la maison Faivre s’apprête à connaître une nouvelle vie. ■ J.-F.H.

Voilà à quoi devrait ressembler l’édifice après un an de travaux.

Comment se reconstruire après un accident Hervé Gauthier et Christine Robbe tenaient le gîte des Tavaillons à Villers-le-Lac jusqu’à ce fameux 25 décembre 2003 où un chauffard ivre les percute de plein fouet. Depuis deux ans, ils se battent pour obtenir réparation. Témoignage

se débattent contre des com- pagnies d’assurances souvent récalcitrantes. “Nous avons dû faire des démarches incroyables depuis notre lit d’hôpital pour tenter d’obtenir des résultats” ajoute Christine qui avoue “avoir envie de baisser les bras” , tan- dis qu’Hervé veut “continuer

de aux victimes, basée à Besan- çon, seule bouée de sauvetage pour eux. “Nous conseillons vrai- ment aux victimes d’accidents de prendre contact avec eux. Ils nous ont donnés de précieux conseils.” Malgré tout, deux ans après le drame, ils ne sont toujours pas sortis de leur cauchemar. Ils doivent aussi affronter le regard de ceux “qui ne com- prennent pas pourquoi on est toujours sans travail.” Parmi ses projets, et fort de l’ensei- gnement qu’il peut tirer de ce douloureux épisode, Hervé Gau- thier souhaite créer “un servi- ce de renseignements pour les personnes victimes d’accidents.” Pour que leur exemple ne se reproduise plus. En attendant, ils continuent à se battre… ■ J.-F.H.

sommes obligés de nous battre seuls. ” De contrôles médicaux en contre-expertises, les deux infor- tunés sont ballottés, sans qu’à ce jour leur situation soit “conso- lidée” sur le plan juridique. “Nous ne pourrons prétendre à une indemnisation tant que

L e 25 décembre 2003, 1 heure du matin. Her- vé Gauthier et sa com- pagne Christine Robbe reviennent du réveillon de Noël passé à Montlebon chez les parents de Christine. Ils ren- trent à l’auberge des Tavaillons, à l’entrée du hameau du Chauf- faud, commune de Villers-le- Lac. Le lendemain, ils doivent assurer le gîte et le couvert pour les nombreux touristes qui ont réservé. Arrivés à hauteur du hameau des Bassots, c’est le drame. Un véhicule en provenance de Suis-

se descend à vive allure - 140 km/h -, il les percute de plein fouet. Transfert immédiat à l’hô- pital de Pontarlier, multiples fractures et contusions pour Phi- lippe, pour sa fille qui était à l’arrière, et surtout pour Chris- tine, “cassée de partout.” Le chauffard sera contrôlé avec un taux d’alcoolémie supérieur à 2,30 g. Puis condamné à une peine de prison ferme. Il est réci- diviste. Depuis ce jour, le couple a tout perdu. Travail, ressources… ils n’ont plus rien. “Nous sommes au R.M.I. tous les deux. Chris-

tine est dans l’incapacité phy- sique de reprendre un travail, elle doit bientôt se faire opérer une nouvelle fois. Quant à moi, j’ai fait une grosse déprime, je suis toujours suivi psychologi- quement et n’ai pas pu encore reprendre le travail” raconte Hervé Gauthier. Hervé et Christine se battent aujourd’hui pour que soient reconnus leurs droits de vic- times de la route. “Nous n’avons toujours pas perçu d’indemni- sations, juste quelques provi- sions. Les compagnies d’assu- rances se renvoient la balle, nous

nous ne sommes pas consolidés” enchaîne Hervé. Le problème, c’est qu’ils ne pourront l’être tant que le corps médi- cal ne se sera pas pro- noncé définitivement sur

à se battre.” “Nous en voulons notamment aux assurances qui nous ont déconseillé de nous porter partie civi- le alors que ça s’est avéré être une énorme

Après une saison d’été, il a “pété les plombs.”

leur état d’incapacité de travail. Hervé Gauthier a bien tenté, “sous la pression du C.A.F. qui gère le gîte des Tavaillons” , de reprendre son activité. Mais après une saison d’été, il a “pété les plombs.” Avec l’énergie du désespoir, tous deux s’accrochent à leurs droits,

erreur. Nous avons été obligés de prendre un avocat à notre propre charge, poursuit Chris- tine. Nous lui versons une bon- ne partie des provisions que nous touchons.” Hervé Gauthier et Christine Robbe ont été épaulés dans leurs démarches par l’association d’ai-

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