Journal C'est à Dire 108 - Février 2006

S P É C I A L P L A T E A U D E M A Î C H E

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L’horloger suisse Franck Muller s’installe aux Bois Après avoir abandonné l’idée de s’étendre dans le canton de Genève, le groupe horloger suisse investira finalement sur la commune des Bois, où il a déjà des intérêts. Avec plus de 250 emplois à la clé. Suisse voisine

U n projet comme celui- ci ne se refuse pas ! Les élus et les habi- tants des Bois l’ont bien compris en acceptant, après consultation, de céder 23 400 m 2 de terrain à Franck Muller. Le cadeau fait par la commune s’élè- ve à près d’un million de francs suisses ! C’est ici, dans cette petite com- mune du canton du Jura en Suis- se, à quelques kilomètres seu- lement de Maîche, Damprichard et Charquemont, que le groupe horloger genevois va implanter son pôle industriel qui sera en grande partie opérationnel en 2008. Ce complexe, car c’est de

cela qu’il s’agit, s’articule autour de la création d’un site de pro- duction, d’un ensemble de locaux modulaires qui seront loués à d’autres entreprises, et de loge- ments groupés. “Il compte faire une vingtaine de logements qui

le pôle aura trouvé son ryth- me de croisière. “Nous allons mettre ici les activités d’étam- page, les métiers du cadran, et le montage des mouvements” indiquent les services du grou- pe. Actuellement, la moitié de

Rodolphe Montres et Bijoux, que Franck Muller a acquise au prin- temps 2005. La fabrique de cadrans Linder S.A. rachetée à son tour est également située aux Bois. Elle est passée d’ailleurs de 28 à 80 salariés ! L’objectif de l’industriel helvé- tique est d’assurer justement le “développement de nouvelles marques que sont Rodolphe et Alexis Barthelet. Nous ne vou- lons pas délocaliser en Chine, contrairement à d’autres” affir- me la direction de Franck Mul- ler Watchland. Le patron du groupe horloger genevois, Vartan Sirmakes, a déclaré à ce sujet à la presse : “Nous ne pensons utiliser que 60 % de la capacité des bâtiments que nous allons construire, nous voulons donc les ouvrir à d’autres horlogers, d’autres marques même, car je suis farouchement contre le monopole quel qu’il soit. La diversité apporte l’émulation et la concurrence est excellente car elle nous force à toujours fai- re mieux. En outre, cela montre la cohérence de l’horlogerie suis- se aux visiteurs étrangers.” La dernière raison pour laquel- le Franck Muller a choisi Les Bois pour se développer : c’est la main d’œuvre qualifiée. L’his- toire ne dit si au-delà des com- pétences techniques des per- sonnels dans le canton du Jura,

ces activités sont réa- lisées à Genthod aux portes de Genève où tra- vaillent 531 personnes. Le reste est sous-traité.

seront probablement pro- posés à la location” sup- pose la mairie des Bois. Selon nos sources, l’in- vestissement serait de

“Développer de nouvelles marques.”

40 à 45 millions de francs suisses (les chiffres n’ont pas été confir- més par l’entreprise). Franck Muller annonce au départ la création d’une centaine d’em- plois, un effectif qui pourrait passer à 250 voire plus dès que

Le choix des Bois est stratégique à plusieurs titres pour Franck Muller. Tout d’abord, l’enseigne qui compte 664 salariés à tra- vers le monde, a des filiales qui sont déjà installées dans cette commune. Il s’agit de la société

Une vingtaine de logements vont être créés.

il parlait aussi des compétences disponibles à deux pas de là, de l’autre côté de la frontière, en France. En tout cas, il y a fort à parier que compte tenu des prévisions annoncées en termes d’emploi, et de la diversité des métiers envisagée, Franck Mul- ler fasse l’effet d’une pompe aspi- rante dans les ateliers des entre- prises locales du plateau maî- chois. De part et d’autre de la

frontière, la concurrence risque de se durcir sur plusieurs tableaux. Quoi qu’il en soit, ce projet aux contours de pépinière d’entre- prise s’annonce comme un des plus structurants pour le can- ton du Jura. Ça fait rêver ! Le début des travaux est prévu cet- te année. ■ T.C.

P U B L I - I N F O LA RÉGALAD’

vous régale au Russey !

C’ est dans un décor cha- leureux et soigné de la nouvelle salle du res- taurant la Régalad' au Russey, que Jean-Michel Monnin et son équipe vous accueillent. On connaissait jusque-là cette enseigne pour la qualité de ses pizzas à emporter que Jean- Michel fabriquait dans une peti- te annexe boisée, mais néan- moins conviviale, attenante à sa maison du 4, bis de la rue Leclerc. Impossible alors de consommer sur place. C’est face aux sollicitations de sa clientèle que Jean-Michel Monnin s’est décidé à sauter le pas, lorsque le cabinet infir- mier situé juste à côté de son point de vente s’est libéré. “Il y avait une demande pour des menus du jour. Alors je me suis lancé” dit-il. Après quelques La Régalad’ TEL. : 03 81 43 84 14 PORT. : 06 32 95 75 05 On connaissait la Réga- lad’ pour ses pizzas à emporter. Désormais, l’enseigne vous invite à venir découvrir sa salle de restaurant et la carte qui va avec.

semaines de travaux, il a ouvert le 25 janvier sa première salle de restaurant, non fumeur ! Elle est d’une capacité de 35 couverts. Bien-sûr, la petite annexe appré- ciée des gourmands de passa- ge reste en activité. En plus des traditionnelles piz- zas (il en existe 17 sortes) qui restent une des spécialités de la maison, Jean-Michel Monnin a étoffé sa cuisine et vous invite désormais à découvrir sa carte et son menu du jour. Salade, croûte forestière, poissons,

viandes, il y en a pour tous les goûts et tous les appétits ! Infatigable, ce cuisinier est sur tous les fronts. Son plaisir est de faire plaisir à sa clientèle à tra- vers les plats qu’il prépare. Le service court jusqu’à 22 heures le soir et 13h30 lemidi ! En dehors du restaurant la Régalad’ il pour- suit donc l’activité traiteur pour les mariages, banquets, et autres communions. Cet homme peut vous proposer une soirée clef en main : du repas à l’animation en passant par la décoration. ■

Le projet de la société Franck Muller aux Bois, face au Plateau de Maîche.

Damprichard

Être partenaires plutôt que concurrents L’industrie du Haut-Doubs peut-elle tomber à nouveau dans un cercle vertueux ? C’est possible, si tous les acteurs de l’économie collaborent.

À s’étioler petit à petit, le tissu industriel perd tou- te sa cohérence. C’est ce qui inquiète Raphaël Silvant, un des deux responsables de l’entreprise Silvant de Dam- prichard. La situation écono- mique du secteur est telle que lui-même préférerait avoir à “s’entendre aujourd’hui avec

tés à des problématiques iden- tiques. Concurrence de l’Asie et de l’Europe de l’Est, poli- tique de prix bas intenable, des donneurs d’ordres qui délo- calisent où qui y songent, dans ces conditions, les entrepre- neurs du Haut-Doubs - et pas seulement - se demandent où ils iront chercher des clients

geantes. C’est l’ensemble du tissu industriel qui peut en retirer les bénéfices. Le risque à l’inverse est d’être dans l’in- capacité de convaincre le don- neur d’ordres d’investir ici, fau- te de réunir suffisamment de compétences pour qu’il ne déci- de finalement de se tourner vers d’autres parties du mon- de où émergent pôles indus- triels, bureaux d’études et une rentabilité à toute épreuve. Alors utopie ou opportunité ? La réponse n’est pas aussi tran- chée. En tout cas, raisonner localement en termes de par- tenaires plutôt que de concur- rents semble être aujourd’hui une voie à étudier pour assu- rer la pérennité de l’écono- mie sur le Haut-Doubs. Il s’agit aussi de donner de la consis- tance au Pays Horloger et au pôle luxe et de la faire savoir ! Mais cela impose de passer outre les clivages et les riva- lités latentes qui coexistent encore. La Suisse l’a fait, pour- quoi pas nous ? ■

demain. Même un posi- tionnement sur le mar- ché du luxe n’est plus un gage de sécurité ! Il le sera d’autant moins si les savoir-faire tech-

des concurrents locaux qu’avec des concurrents asiatiques.” Un discours d’avant-garde auquel le Haut-Doubs n’est pas habitué. Faut-il rappe-

“Faire marcher l’économie locale.”

Jean-Michel Monnin vous accueille dans sa nouvelle salle de restaurant.

ler qu’une des raisons du déclin de l’horlogerie est liée à l’in- capacité des capitaines d’in- dustries à s’unir afin d’envi- sager des solutions communes pour sortir de la crise ? Ensemble, ils n’auraient pas totalement empêché la situa- tion de se dégrader, mais ils auraient sans doute limité la casse. Les Suisses l’ont fait ! Depuis, le temps a passé. Mais rien n’est résolu pour autant. Ceux qui restent sont confron-

niques qui existent encore sur la région ne sont pas mainte- nus. La prise de conscience est per- ceptible chez certains respon- sables comme Raphaël Silvant qui estiment que “toutes les entreprises doivent se soucier de faire marcher l’économie locale.” L’important est d’atti- rer le client sur la région par le biais des savoir-faire qui y cohabitent afin de répondre aux commandes les plus exi-

Ouverture le midi : mardi mercredi jeudi vendredi samedi et dimanche (sur réservation à partir de 20 personnes). Ouverture le soir : Mercredi jeudi vendredi samedi et dimanche.

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