Journal C'est à Dire 108 - Février 2006

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S P É C I A L P L A T E A U D E M A Î C H E

Lucien Rondot : “Tous ceux qui ont demandé notre appui l’ont trouvé” Communauté de communes

Le président de la communauté de communes du Plateau Maîchois (C.C.P.M.) passe en revue les grands dossiers qui animent cette collectivité de 11 partenaires. De la gestion des ordures ménagères à la politique économique en passant par le déficit de la piscine, l’élu répond.

C’ est à dire : La communauté de communes du Plateau Maîchois n’a pas souhaité prendre à sa charge la compétence “assai- nissement”. Pour quelle raison ? Lucien Rondot : Il y a dans la communauté de communes des villages qui ont un système d’as- sainissement parfois récent comme aux Écorces, et d’autres qui n’en ont pas. Par conséquent, si la C.C.P.M. avait cette compétence assainisse- ment, on assisterait à un déséquilibre des par- ticipations, puisque les communes qui ont déjà investi dans leur assainissement devraient appor- ter leur contribution au financement des ins- tallations de celles qui n’en ont pas. statuts. La communauté de communes du Pla- teau Maîchois peut prendre à sa charge de nou- velles compétences, comme elle peut accueillir dans son giron de nouvelles communes. Elle l’a déjà fait puisque nous sommes passés depuis la création de 7 à 11 communes et ça fonction- ne très bien ainsi. Càd : Par contre, vous avez la compétence économique. Dans ce cadre, la C.C.P.M. a en projet l’aménagement de la zone d’activité des Bichets, à l’entrée de Maîche. Où en est ce dossier dont on parle depuis long- temps ? L.R. : L’étude de faisabilité a été réalisée au prin- temps dernier. Il faudra probablement apporter des modifications au regard des coûts annoncés. Une dizaine d’hectares est potentiellement exploi- table. L’idée est d’implanter sur ce site à la fois des activités artisanales et industrielles. La communauté de communes prendra à sa charge la viabilisation des espaces et le plate-forma- ge. Nous avons déjà des demandes d’entrepre- neurs. Càd : Néanmoins, avant de voir s’implan- ter une entreprise, il faudra attendre que le tracé de la R.D. 437 soit modifié ? L.R. : C’est vrai que le projet de modification de tracé de la R.D. 437 permettrait de régler le pro- blème de la sécurité aux Bichets, le lieu-dit traversé par cet axe. C’est aussi un accès à la future zone. Toutefois, je ne pense pas que nous Càd : Cela signifie-t-il pour autant que la collectivité ne puisse pas assumer un jour cette compéten- ce assainissement ? L.R. : Non, c’est d’ailleurs dans nos

Càd : Le tourisme est un des thèmes sur lequel se concentre la communauté de communes. Vous avez désormais la compétence pour gérer la Combe Saint-Pierre à Charquemont. Quelles sont vos intentions pour ce site ? L.R. : Nous avons des ambitions pour ce site qui reposent sur la réalisation d’aménagements pour des activités estivales et hivernales. Il est pré- vu deux phases de travaux. La première consis- te à mettre en place des équipements pour les activités d’été dès cette année, ou au plus tard l’an prochain. Il est prévu une via ferrata aux Échelles de la mort, un accrobranches, une descente de V.T.T., un parcours d’orientation, kart et roll’herbe. La seconde phase, qui concerne l’hiver, passe par la construction de garages, le réaménagement du chalet du ski avec en prévision son extension, et la construction du chalet d’accueil. Le budget pour financer ces deux phases est de 1,55 mil- lion d’euros. Ce n’est qu’une estimation. Càd : Le cas échéant, la communauté de communes gardera la gestion des activités ? L.R. : Il y a deux scénarios possibles. Soit nous gardons la gestion du site de la Combe Saint- Pierre, soit nous proposons une délégation de service public. Cette année par exemple, c’est nous qui gérons les équipements, mais ce n’est pas forcément notre rôle. Càd : L’office de tourisme de Maîche est fer- mé depuis le mois de décembre. Qu’est-ce que cela vous inspire alors que nous sommes en saison hivernale et que vous avez la com- pétence tourisme ? L.R. : Une fermeture par manque de person- nel fait assez mauvais genre. Mais l’essentiel maintenant est que l’office rouvre le plus vite possible et qu’il puisse fonctionner dans les meilleures conditions.

soyons dans l’obligation d’attendre que le Dépar- tement entreprenne ces travaux, pour que de notre côté nous engagions la réalisation de la zone d’activité. On peut peut-être obtenir un accès provisoire. Càd : Quel délai vous êtes-vous fixé ? L.R. : Le plus rapide possible. 2008 semble raisonnable, sachant que nous n’avons pas enco- re la maîtrise des terrains. Càd : Des industriels locaux reprochent par- fois à la communauté de communes de ne pas suffisamment les soutenir dans leurs projets, en particulier dans la recherche de terrain ? rain. C’est la même chose en ce moment pour Burdet à Damprichard. C’est évident que si les entrepreneurs ne nous sollicitent pas, nous n’al- lons pas intervenir. Càd : Avez-vous fait le choix d’une taxe pro- fessionnelle unifiée ? L.R. : Non, chaque commune a gardé la taxe pro- fessionnelle. Mais dans le cadre du développe- ment de la zone des Bichets, je pense que nous devrons mettre en place une taxe professionnelle de zone. Peut-être qu’un jour nous cheminerons vers une taxe professionnelle unifiée ce qui per- mettrait à chaque commune de la communau- té de retirer les bénéfices d’une activité écono- mique sur le secteur. Mais rien n’est décidé à ce sujet. Càd : Vous évoquez les travaux de la R.D. 437. Certains élus souhaiteraient voir cet axe passer en 2 x 2 voies entre Montbéliard et Pontarlier. Quel est votre avis ? L.R. : On sait que sur un secteur comme celui- ci, on ne peut pas construire une 2 x 2 voies. Car le trafic ne le justifie pas, et les coûts engendrés seraient tels qu’ils remettraient probablement en cause, ou du moins retarderaient, d’autres chantiers dans le département, plus importants. Je pense notamment à la route des Microtech- niques. Par contre, nous souhaitons que des cré- neaux de dépassement soient prévus sur ce tron- çon. L.R. : C’est faux. Tous ceux qui nous ont demandé un appui, nous leur avons donné. C’est le cas pour Frésard Com- posants à Charquemont, un industriel pour qui nous avons viabilisé le ter-

“Nous avons des ambitions pour la Combe Saint-Pierre.”

Lucien Rondot : “Nous allons pouvoir maîtriser le coût des déchets verts.”

voyage s’arrêtent déjà à cet endroit. Le coût de l’opération qui doit débuter cette année est de 650 000 euros. Càd : La facture des ordures ménagères s’alourdit pour le contribuable. À l’échelle de la communauté de communes, elle est passée de 735 000 euros en 2004, à 795 000 euros en 2005, soit plus de la moitié des recettes fiscales. Comment cela est-il pos- sible, alors que vous fonctionnez en régie. Vous devriez donc parvenir à maîtriser les coûts ? cat mixte d’exploitation et de traitement des ordures ménagères) de Pontarlier qui se char- ge du traitement des déchets. Cette structure a investi dans une station de traitement des fumées. Elle a répercuté le montant de l’inves- tissement sur ses tarifs - une tonne de déchets traitée est facturée 85 euros - et nous le réper- cutons à notre tour sur le contribuable. Par contre, nous allons pouvoir maîtriser le coût des déchets verts. En partenariat avec le S.M.E.T.O.M., nous avons en projet la construc- tion d’une plate-forme pour leur stockage, sur le site de la déchetterie de Maîche. Ces déchets seront ensuite broyés puis compostés par des agriculteurs volontaires. Cet investissement devrait nous permettre de diminuer de moitié les coûts sur ce poste, sachant que nous collec- tons entre 900 et 1 000 tonnes par an de déchets verts. Càd : Dans un autre registre, la piscine de Maîche est déficitaire et de manière impor- tante. Un résultat surprenant puisqu’à l’ori- gine le gérant estimait qu’il avait les moyens d’éviter ce genre de scénario ? L.R. : Je précise tout d’abord que la piscine fonc- tionne sur le principe d’une délégation de ser- vice public. C’est un privé qui gère cet équipe- ment pendant vingt ans, ensuite il tombe à nou- veau sous la responsabilité de la communauté de communes. Maintenant, par rapport à la situa- tion actuelle, il semble que dans les négociations préalables à la réalisation de ce projet, cer- tains postes aient été sous-estimés. Résultat, le gestionnaire s’est retrouvé avec un déficit que nous avons été amenés à prendre en charge. Il y avait deux options possibles : soit nous l’ai- dions, soit il mettait la clef sous la porte. La secon- de option n’était pas souhaitable car nous sommes garants des prêts à hauteur de 80 %. Donc en 2005, nous avons abondé à hauteur de 272 000 euros pour combler le déficit de la piscine. Cet- te somme comprend les 1 300 entrées que nous achetons pour les scolaires des écoles primaires et des collèges. Je crois cependant que ce n’est pas une mauvaise opération. ■ Propos recueillis par T.C. L.R. : Nous ne maîtrisons pas le prix des ordures ménagères et en parti- culier leur traitement. En effet, nous avons notre propre personnel et nos propres équipements pour la collecte. Ensuite, c’est le S.M.E.T.O.M. (syndi-

“Soit nous l’aidions, soit il mettait la clef sous la porte.”

Càd : Un autre dossier porté en ce moment par la C.C.P.M. concerne l’aménagement d’une aire d’ac- cueil des gens du voyage à Maîche près du stade des Tuileries. Qu’en est-il au juste ?

L.R. : Maîche a modifié son plan d’occupation des sols pour la réalisation de cette aire qui se trouvera à proximité de l’entreprise Massacrier. Dix emplacements vont être créés sachant que sur chacun d’eux peuvent s’installer deux cara- vanes. Nous avons retenu ce site car les gens du

La future aire d’accueil des gens du voyage se situera aux Tuileries à Maîche.

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