Journal C'est à Dire 108 - Février 2006

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

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Bonjour Madame la présidente ! Pays sauget À 71 ans, Georgette Bertin a été élue présiden- te de la République du Saugeais. Un rôle qu’el- le assume pleinement sans “se prendre la tête.”

A ppelez-la Georgette de préférence. Ou Mada- me Bertin par respect de la politesse. Mais évitez tant possible Madame la présidente. La formule, bien qu’appropriée dans son cas, pourrait froisser sa simplicité. “C’est pas trop mon style. J’ai- me qu’on m’appelle par mon pré- nom.” C’est dit ! Le protocole et les ronds de jambes ne sont pas pour elle. Pourtant, Georgette

et nationaux. En atteste sa revue de presse où la nouvelle a reten- ti jusqu’au Québec. Elle s’ex- prime, se laisse photographier, au point d’en être la première étonnée. “Avant, je n’aimais pas ça, mais finalement je m’y habi- tue. Je suis cependant plus à mon aise en petit comité qu’en présence d’une foule” confie-t- elle. Finalement, elle a mis peu de temps à entrer dans ce rôle qu’elle a appréhendé par l’in-

Bertin devra s’y faire depuis qu’elle a été élue présidente de la Répu- blique du Saugeais le 28 janvier dernier. À 71 ans, elle succède ainsi à sa mère Gabrielle Pour- chet, personnage emblé- matique décédé au mois

termédiaire de sa mère qu’elle accompagnait ces dernières années lors des cérémonies. Tellement d’anecdotes, tellement de cadeaux offerts pendant tout ce temps que l’on pourrait créer le musée de la République.

“Je suis cependant plus à mon aise en petit comité.”

d’août 2005, qui elle-même avait repris le flambeau de la Répu- blique à la suite de son mari Georges, membre fondateur de cet “État” dans l’État. Tout juste un mois, donc, que la présidente est élue. Mais elle a déjà un emploi du temps de ministre. Quel comble ! Rares sont les jours où elle n’a pas à répondre à des sollicitations diverses et variées. “Si j’ai accep- té ce rôle, c’est pour le faire sérieu- sement. J’ai l’intention de fai- re ce qu’il faut pour honorer les invitations.” Pour quelqu’un qui voulait rester discret, et qui s’était promis de ne jamais prendre cette place, c’est raté. Georgette multiplie les appa- ritions publiques après que son élection ait été relayée dans la plupart des médias régionaux

Malgré son statut et ses nou- velles responsabilités, Georget- te Bertin n’a pas l’intention de se laisser griser par le succès et encore moins de se prendre la tête. Elle pourrait parader, assi- se à l’arrière du véhicule officiel piloté par Léon Querry. Mais elle n’aime guère se faire condui- re. “Ça ne reste quand même que du folklore. Il ne faut pas trop se prendre au sérieux.” Car le Saugeais n’a de République que le nom. “Ni politique, ni reli- gion.” Ajoutons son hymne, un billet de banque, des couleurs, une médaille et une femme en capitaine de navire qui entre- tient elle-même son jardin et sa maison ! Toutes les Républiques ne peuvent pas en dire autant. Cela suffit à asseoir sa renom- mée au-delà des frontières du

Haut-Doubs. Mais le Saugeais n’a pas de bud- get. Du moins pas encore, car la présidente a bien l’intention de s’atteler à cette question après que le remaniement du gou- vernement ait eu lieu dans les semaines à venir. “Les revenus dont nous disposons proviennent des “Citoyens d’honneur” et enco- re lorsque nous sommes béné- ficiaires au terme de cette jour- née. Nous voudrions pouvoir trouver des fonds pour mettre en place des jumelages par exemple. Actuellement, nous n’en avons pas les moyens.” Georgette Bertin est prête à s’at-

teler à la tâche dès qu’elle en aura le temps. Car pour l’ins- tant, elle croule encore sous lettres de félicitations et des vœux auxquelles elle souhaite répondre, comme elle répond petit à petit aux 1 500 courriers de sympathie reçus lors du décès de sa mère. Écrire est sans dou- te le travail quotidien le plus prenant que la présidente ait à assumer. Mais le capital sym- pathie de la République du Sau- geais passe aussi par ces mots signés de la main de l’élue. Et ça, il n’y a pas de raison que ça change. ■ T.C.

Georgette Bertin veut continuer à faire connaître le Saugeais.

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