Journal C'est à Dire 108 - Février 2006

4

R E T O U R S U R I N F O

Christophe Menozzi reprend le Mungo Park

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

ÉDITORIAL

Étoiles Leur sourire éclatant est celui des gens simples. Leurs commentaires à chaud sont touchants d’humi- lité. Emportés dans une tornade médiatique dès la ligne d’arrivée franchie, ils n’ont pas attrapé la grosse tête. Ils dédient leur vic- toire à l’équipe, aux entraîneurs, à l’encadrement, aux gens de l’ombre. Ils en oublieraient presque que ce sont eux qui ont sauvé le sport français d’une déconve- nue olympique. Bien loin du “star système”, nos biathlètes parais- sent équilibrés, même pas per- turbés par les lumières aveuglantes des caméras braquées sur eux. La France a découvert des gar- çons et des filles sains, bruts, fiers et naturels à la fois comme les épi- céas du Haut-Doubs. C’est peut- être cela le vrai statut d’étoiles : elles savent briller sans aveugler. Dix ans d’efforts et d’anonymat pour Florence, des années d’ombre où elle a forgé son or, en silen- ce. Pour Vincent, la consécra- tion de Turin vient récompenser les mêmes efforts qui, malgré un récent titre en coupe du Monde, n'ont pas fait de lui une vedette. Les autres équipiers ont suivi dans le même sillage droit et détermi- né. Pourtant, il en faut de l’abné- gation pour persévérer et sacrifier tant d’efforts pour un sport qui n’a quasiment jamais les faveurs des grands médias et qui n’a pas, loin de là, un budget proportionnel aux efforts déployés par ces cham- pions. Est-ce utile de rappeler que le budget global du ski français - nordique et alpin confondus - arrive à peine à la hauteur du bud- get saut à ski de nos voisins alle- mands. De l’autre côté du Rhin, Florence Baverel, Vincent Defras- ne, Julien Robert, Ferréol Cannard et consorts seraient élevés au rang de stars : sponsors et médias leur voueraient un quasi-culte. Ici en France, ils glisseront vite, hélas, une fois la fièvre olympique oubliée, dans l’anonymat qui caractérise leur discipline. Le coup de pro- jecteur de Turin sur eux, et indi- rectement sur le Haut-Doubs, doit être suivi de conséquences. Voilà plusieurs olympiades que le biath- lon local se distingue, il a éclaté au grand jour cette année : est-ce que ce sera suffisant pour convaincre les fédérations d’in- vestir ici dans des stades dédiés au biathlon et de faire du Haut- Doubs un pôle national de cette discipline ? On se prend à y croi- re. Les médaillés du Haut-Doubs sont aujourd’hui les meilleurs ambassadeurs de la détermina- tion franc-comtoise. Ce serait une façon certaine de sortir la région de son légendaire anonymat. ■ J ean-François Hauser

L e célèbre restaurant bisontin le Mun- go Park (une étoile au guide Miche- lin) vient d’être racheté par Chris- tophe Menozzi, sommelier qui était venu s’installer à Cernay-l’Église pendant plu- sieurs années et a longtemps officié chez Georges Wenger, au Noirmont (Jura suis- se), avant d’aller créer son propre res- taurant à Doucier dans le Jura. Le Mun- go Park, qui sera rebaptisé, sera lar- gement dédié à la passion qui anime le nouveau propriétaire des lieux. Soi- rées œnologiques, colloques, dégus- tations, bibliothèque du vin… “Au-delà du vin, je veux faire de cet endroit une petite “Maison de la Franche-Comté” dans laquelle les gens pourront trouver tous les produits qui se rapportent au terroir régional” commente le nouveau propriétaire. Pour autant, Christophe Menozzi ne tire pas un trait sur ce qui a fait la réputation du Mungo Park depuis une vingtaine d’années : la bonne cui- sine. Il repend le personnel en place, soit 7 personnes. “Je souhaite proposer un menu du marché le midi, un menu du

terroir et une carte dégustation. Toutes les semaines, une soirée sera dédiée à la gastronomie d’une région française ou d’un pays.” Les tarifs se voudront “abordables, avec un menu du marché aux alentours de 15 euros.” Quant au macaron Michelin, “si on peut l’avoir dans les cinq prochaines années, c’est très bien mais ce n’est pas notre priorité.” Le passage de relais officiel entre Joce- lyne Lotz-Choquart, créatrice du Mun- go Park, et Christophe Menozzi se fera début mai. D’ores et déjà, le futur responsable a concocté des ani- mations pour le lancement de son établissement. “Les 9 et 10 mai, nous allons proposer la dégustation de 114 millésimes de vins du Jura, entre 1885 et 2003. 15 dégustateurs seront présents avec notamment 4 meilleurs sommeliers du monde.” Christophe Menozzi reste donc fidè- le à ce qui a fait de lui un des meilleurs sommeliers du monde. Avec le départ de Jocelyne Lotz- Choquart, et de Jean-François Mai-

re au restaurant le Valentin, Besançon ne compte plus aucun étoilé Michelin. Pour découvrir les saveurs d’un étoilé Michelin, il est désormais obligatoire pour un Bisontin de se rendre dans le Haut- Doubs : à Bonnétage, Grand’Combe- Châteleu, Chamesol ou Malbuisson. ■

Espérons que le printemps soit pourri !

La campagne de recensement se termine dans le Haut-Doubs

C haque année depuis 2004, l’I.N.S.E.E. recense un cin- quième des communes de moins de 10 000 habitants à l’échelle du territoire national. Comme partout en France, l’opé- ration de comptage de la popu- lation se déroule en janvier et février dans le Haut-Doubs. Alors que la campagne 2006 touche à sa fin pour les communes de Déservillers, Domprel, Les Fins, Le Bélieu ou Le Narbief, l’insti- tut national de la statistique a rendu public les résultats des vil- lages passés au crible en 2005. Il apparaît par exemple qu’à Dam- prichard la population est pas- sée de 1 818 en 1999 à 1 788 aujourd’hui. Soit une baisse que la municipalité explique par l’évo- lution de la démographie au centre du village. Il y aurait beau- coup plus de personnes seules. Par contre, aux Fontenelle, s le nombre d’habitants est en aug- mentation puisqu’elle passe en

cinq ans de 436 âmes à 502. Toutes ces données sont à prendre avec prudence. En effet, l’I.N.S.E.E. rappelle que ces chiffres sont provisoires. Ce n’est qu’en 2009, lorsque la popula- tion de toutes les communes de France aura été recensée qu’ils seront officialisés. Les munici- palités pourront alors parler de population légale, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. Pour l’instant, les chiffres de l’ins- titut de la statistique permettent seulement de décrire une ten- dance. D’ici à 2009, ils seront réactualisés sur la base 2006, qui servira d’année de référen- ce pour l’ensemble des com- munes qu’elles aient été recen- sées avant ou après cette date. Par exemple, “les chiffres d’une commune recensée en 2004 seront réactualisés en 2006” confirment les services de l’I.N.S.E.E. On parle alors d’ex- trapolation. À l’inverse,

les résultats obtenus lors des campagnes de comptage ulté- rieures à 2006, seront aussi réac- tualisés sur la base de cette année de référence. Il s’agit dans ce cas d’une interpolation. Par cette savante mécanique de cal- cul statistique, l’I.N.S.E.E. pré- serve ainsi une certaine équité entre les collectivités. En déter- minant une année de référen- ce, l’équilibre est ainsi rétabli entre les communes recensées en 2004 qui craignent pour cer- taines que ne soit pas prise en compte l’arrivée d’une nouvel- le population les années sui- vantes, et celles qui estiment qu’elles ont tout à gagner à être recensées le plus tard possible car elles ont une politique acti- ve de développement de l’habi- tat. Faut-il rappeler que du nombre d’habitants dépend en grande partie le montant des dotations d’État. ■

L’ hiver n’y change rien. Et les récentes précipitations non plus. “Si ça continue com- me cela, on risque d’avoir des pro- blèmes cet été” affirme Jean-Pier- re Mettetal de la direction régio- nale de l’environnement (D.I.R.E.N.) Le Haut-Doubs n’est pas réputé pour être une région où il ne pleut pas. Et pourtant, le niveau trop bas pour la saison des nappes phréatiques commence à deve- nir préoccupant. “Il est inférieur à celui des années 2003 et 2004 à la même période.” C’est la consé- quence de la faible pluviométrie de l’automne. “Depuis le mois de septembre, il manque un mois et demi de précipitations” préci- sent les services de Météo Fran- ce à Besançon. Les experts s’ac- cordent à dire que pour revenir à l’équilibre, il faudrait que le prin- temps soit bien arrosé, ce qui est possible. “En 2001 et 2002, le constat était pratiquement iden- tique. Mais à ces deux reprises, le retard a été comblé.” Les récentes

pluies ne sont guère bénéfiques pour remplir les puits. Le sol est gelé et l’eau s’écoule au lieu de s’infiltrer. Ce sont les rivières qui débordent et pas les nappes qui se remplissent ! Le temps est sec. Trop pour cer- taines auberges du Haut-Doubs qui n’ont pour seule ressource en eau qu’une citerne. Or, leur réser- voir est resté désespérément vide pendant une partie de l’hiver. Ne sombrons pas dans le catas- trophisme pour autant. Il est pro- bable que d’ici l’été, les pluies soient suffisamment abondantes pour remplir les nappes phréa- tiques. Et quand bien même elles ne le soient pas, le Haut-Doubs n’est pas encore confronté à un phénomène de sécheresse com- me c’est déjà le cas dans les régions de l’Ouest où l’activité agricole est gourmande en eau. Au pire, notre secteur pourrait être frappé de quelques restrictions sur l’utilisation de la ressource à la belle saison. ■

est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Solène Davesne, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés) E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Septembre 2005

Crédits photos : A.F.M.,Artis, C’est à dire, Comité d’organisation du Téléthon de Maîche, Comité d’organisation du Téléthon des Fins, Gambrinus, Philharmonique du Russey.

Made with FlippingBook - Online magazine maker