Journal C'est à Dire 193 - Novembre 2013

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Le Bizot C’est là qu’est né l’almanach Vermot Le Bizot, son église, ses maisons chargées d’histoire, se flatte aussi d’avoir vu naître en 1862, Maurice Vermot, fils de Joseph, fondateurs de l’Almanach du même nom, publié pour la première fois en 1886.

“L a famille Vermot vivait de la terre. À la fin du XIX è- me siècle, Joseph rompt avec ce mode d’existence. Il touche un peu à tous les

métiers, se fait un moment ven- deur de draps, voyage beaucoup. Il se lance alors dans l’édition de catalogues publicitaires pour les maisons de confection de la contrée, en particulier les

magasins Wetzel de Morteau” explique Jean-François Cho- pard, intarissable sur l’histoire de son village. Ces catalogues sont distribués gratuitement aux clients. Un jour, ce petit édi- teur de province part à la capi- tale et trouve du travail chez un libraire du quai des Augus- tins. Devenu l’associé de son ancien patron, Joseph décide la création d’un almanach, sur le modèle de ces vieilles revues colportées jadis de ferme en fer- me. “Il est conçu pour être lu au rythme d’une page par jour. Celles-ci contiennent des infor- mations diverses, parfois utiles, des blagues et des calembours, des illustrations et divers autres éléments rassemblés pêle-mêle. Depuis sa fondation, il a gar- dé la même couverture rouge qui le caractérise” poursuit l’historien local. L’almanach est édité tous les ans hormis pen- dant quatre années : 1943, 1944, 1945 et 1946. Un calembour emblématique de sa tournure d’esprit a été publié sous un des- sin dans l’almanach de 1896, il s’agit du fameux : “Comment vas-tu… yau de poêle ?” À sa mort en 1893, l’entreprenant comtois perfec- tionne son œuvre et en fait l’almanach populaire lu dans toutes les campagnes. Son fils Maurice Vermot prend la relè- ve et maintient la revue sur sa

Ce montage photo réalisé par Jean-François Chopard rend hommage au lien qui unissait la famille Vermot au village.

lancée. “Né en 1862 au Bizot, il passe son enfance au milieu de la population village, attaché comme elle aux travaux des champs. Monté à son tour à Paris, il reste fidèle à son pays natal. Tout ce qu’il a observé de la vie rurale, tout ce qu’il sait de l’esprit des “montagnons”,

qui font aujourd’hui encore le charme de sa revue. Preuve de cet attachement, avant de mou- rir, il avait exprimé, à plusieurs reprises, le désir qu’un service religieux soit célébré pour le repos de son âme, dans sa paroisse natale du Bizot. D.A.

l’aide à rédiger les notices de l’almanach” précise Jean-Fran- çois Chopard. D’ailleurs, Mau- rice revenait chaque année sur ses terres pour se replonger dans le milieu de son enfance. Au contact de ses concitoyens, il puisait les anecdotes, les his- toires locales et surtout l’humour

Dessoubre Ces panneaux qui ne mènent plus nulle part… Les bords de route sont truffés de panneaux petits ou grands, durables ou éphé- mères, autorisés ou non, mais avec a priori un seul but, informer. Ou pas…

Sur l’almanach, la couverture n’a jamais varié depuis plus d’un siècle.

Consommation Les professionnels du meuble maintiennent la vigilance Face aux ventes éphémères

“C hère Madame X, cherMonsieur X… Vous avez été sélec- tionné par Méga- Contact et j’ai le plaisir de vous confirmer officiellement ce que notre collaboratrice vous annon- çait par téléphone le 3 septembre 2013 :Vous avez gagné ! Voici vos premiers cadeaux qui s’imposeront rapidement comme indispensables : de meubles, comme celle qui s’est déroulée à Pon- tarlier il y a quelques semaines, la profession appelle une nouvelle fois à la vigilance.

déloyale de la part de vendeurs qui attirent les clients poten- tiels par d’alléchants cadeaux avant de tenter de leur vendre des meubles à des prix exorbi- tants avec un discours com- mercial particulièrement bien huilé. “Ce magasin avait envoyé

une magnifique caméra numé- rique et enplus,si vous venez avant samedi, un cadeau surprise.” Le baratin s’étale sur une quin- zaine de lignes encore, et pro- met monts et merveilles au des- tinataire du courrier s’il vient retirer son lot dans le maga-

sin installé de façon éphémère sur une zone commerciale. Dernière- ment, c’est à Pontarlier qu’une telle société de vente de meubles a sévi, au grand dam des pro-

près de 20 000 tracts dans tout le Haut-Doubs. Beau- coup de personnes se font encore avoir et nous dénonçons ces pratiques” alerte Emmanuel Mou- gin, responsable des

8 000 euros

pour un canapé.

fessionnels du Haut-Doubs qui sont allés manifester leur colè- re sur place, devant la mairie et en zone commerciale. Ils dénoncent une concurrence

Meubles Mougin au Russey. Après avoir appâté leurs “proies”, ces marchands de meubles un peu spéciaux proposent des réductions à première vue très avantageuses, mais qui partent d’un prix exorbitant à la base, du genre 8 000 euros pour un canapé. Ne lassant que peu de temps pour la réflexion, ils livrent ensuite les clients dès le lendemain, les empêchant de fait de se rétracter. Ces vendeurs éphémères ont quitté Pontarlier. Ce n’est pas la première fois que ces pra- tiques ont lieu dans le Haut- Doubs. Un tel magasin avait notamment sévi à Bonnétage il y a quelques années, déjà au grand dam de vrais profession- nels qui à l’image d’Emmanuel Mougin continuent à dénon- cer ces pratiques qui sont à la limite de la fraude et qui sur- fent sur la crédulité de certains clients.

Ce panneau indique toujours une auberge qui n’existe plus depuis des années.

D éjà il y a quelques mois, dans les colonnes de C’est à dire, nous évoquions la prolifération des panneaux annonçant des manifestations associatives. Implantations sou- mises à autorisation préalable

terminé le… 4 octobre. Ce déploiement artisanal de l’information est sans commu- ne mesure avec les moyens mis par les professionnels pour com- muniquer. À approche des villes, des défenseurs des paysages se mobilisent régulièrement pour

l’auberge de Moricemaison. Un établissement où malheureu- sement notre patenté touriste trouvera porte close, ce qui est le cas depuis plusieurs années. Il vivrait la même mésaven- ture si le besoin d’avoir recours à un garagiste du côté de Plaim- bois-du-Miroir. Et les exemples sont nombreux. Alors à qui revient la responsabilité de veiller à cette signalisation ? La réponse vient des services du Conseil général et a le méri- te de la simplicité malgré la complexité de la législation en la matière : “Si la mairie ne l’a pas fait d’elle-même, il suffit de lui signaler par un simple cour- rier.”

du service territorial d’aménagement mais souvent sauvages et parfois contre-pro- ductives. Mais au

limiter cette “pollution visuelle”. Inconvénient parfois doublé d’une information dépassée. Exemple : Imaginons

Un simple courrier à la mairie.

moins l’information y est-elle, même si trop souvent ces pan- neaux sont oubliés quand la fête est finie. Ici ou là, les automo- bilistes auront par exemple bien compris qu’il n’est plus besoin de chercher un festival qui s’est

un touriste circulant en toute quiétude dans la vallée du Des- soubre par un beau soir d’été et désireux de goûter à un repos bien mérité. Arrivé au Pont Neuf, un panneau l’oriente à quelques kilomètres de là… à

Les professionnels locaux du meuble étaient allés manifester leur colère à Pontarlier.

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